Le Mali a célébré le 22 septembre, le cinquantenaire de son indépendance. Cette commémoration a été marquée notamment par un défilé militaire et civil à Bamako.
Un groupe de 50 femmes et hommes qui ont le même âge que le Mali ont pris part au défilé officiel. Ce fut l’occasion de forger la mémoire collective par des témoignages et hommages à des résistants et des personnalités qui ont contribué à l'indépendance, à la paix, à la cohésion sociale, à la bonne gouvernance et au processus de développement économique, social et culturel du Mali depuis 1960.
Pour symboliser ce cinquantenaire, il est prévu entre autre la création d'une Cité internationale où les pays amis du Mali construiront un pavillon, retraçant l'histoire de leur pays.
Deux défilés , deux dates pour les commémorations : Militaire le 22 et civil le 23 septembre
Le défilé militaire et civil est l’un des temps forts des évènements des festivités des 50 ans de l’indépendance du Mali. Il s'est déroulé dans la matinée du mercredi, 22 septembre 2010 sur l’Avenue du Mali à Hamdallaye ACI. Une dizaine de chefs d’Etats, deux chefs de gouvernements, quatre présidents de parlement et de nombreux chefs de délégation qui ont pris part à ce gigantesque défilé militaire . Etaient présents au titre des chefs d’Etats : Mouammar El Kadhafi, Guide lybien, invité d’honneur de la manifestation, Idriss Debi Itno du Tchad, Sassou N’Guesso du Congo Brazaville, Faure Gnassingbé du Togo, Boni Yayi du Bénin, Mohamed Ould Abdel Aziz de la Mauritanie, le général Sékouba Konaté de la Guinée Conakry, le président ... de Sao Tômé et Principé, Fradique de Menezes. La Côte d’Ivoire, était représenté par le Premier ministre Guillaume Sorro. L’Etat Centrafricain a lui aussi été représenté par un chef de gouvernement. Les chefs de parlement présents représentaient le Cameroun, le Gabon, l’Algérie, la Corée du Nord et la République démocratique du Congo.
Cependant le programme des festivités présenté par la commission d’organisation est totalement bouleversé. Raison, les présidents des pays qui étaient à Bamako auraient un emploi de temps très chargé. Ils ne souhaiteraient pas rester au Mali au delà de 13h. En effet, la plupart de ces présidents invités se rendront après le défilé aux Etats Unis où ils doivent participer au sommet sur les Objectifs du Millénaire pour le Développement. Ainsi, la cérémonie qui s'est déroulée en leur présence doit être brève pour ne dire qu’elle se limitera aux discours et au défilé militaire.
Cérémonie phare de l a célébration, le défilé militaire a duré trois heures ave c une parade des écoles et troupes militaires et paramilitaires (à pied et montées), terrestres, aéroportées et marines. Tout a commencé par un dépôt de gerbe de fleurs au monument de l’Indépendance en l’honneur de tous les martyrs, par le président malien, Amadou Toumani Touré.
Puis ce fut le début du défilé proprement dit, par le passage de la patrouille aérienne. Plus d’un aura été impressionné par le passage des avions Marchetti et MIG 24, dans un bruit de tonnerre. Et que dire de la longue procession des corps d’armée, des troupes de sécurité, de défense et d’infanterie ?
Au rythme de la fanfare ponctué par la salve d’honneur de 101 coups de canons, armée de terre, armée de l’air, génie militaire, police, gardes de sécurité pénitentiaire, gendarmerie nationale, compagnie de maintien de la paix etc., à pied, à dos de chameaux, en cavalerie, ou motorisés, ont démontré la force de frappe digne d’une évolution cinquantenaire ; et tout ça dans un ballet agréablement monté. C’est par des sauts sportifs de parachute que le défilé s’est clôturé.
Quant aux civils (la société civile et les délégations régionales) ils ont défilé le jeudi 23 septembre au stade Modibo Keïta d e Bamako. Les 700 syndicalistes ont été également écartés du défilé du 22 septembre. Du coup, beaucoup de personnalités maliennes ont dénoncé cette exclusion. « Ils ont toujours pris part au défilé des festivités du 22 septembre. Les exclure donc de ce défilé revient à ignorer ce rôle important qu’ils ont joué pendant les 50 ans de la vie du Mali », a écrit la vieille un journal qui renchérit « le 22 septembre n’est pas le 20 Janvier c'est-à-dire une fête militaire ». Le cinquantenaire est d’abord une fête du peuple malien dans son ensemble et non celui de présidents étrangers, précise la même source. Il faut souligner que l’inauguration de l’échangeur du Monument de la Paix prévue pour ce mercredi a été ramenée à lundi.
Retraite au flambeau : une marche populaire pour l'indépendance
La retraite au Flambeau est une des manifestations classiques de la célébration de la fête nationale. En cette année du Cinquantenaire de l’Indépendance, elle a pris évidemment un caractère particulier.
L’activité avait été programmée dans la nuit du mercredi à jeudi. Les marcheurs ont été reçus au niveau du monument de l’Indépendance par le gouverneur et le maire du district de Bamako, Ibrahima Féfé Koné et Adama Sangaré. De nombreux militaires dont le colonel Issa Diarra, chef du quartier général de l’état-major des armées et une foule nombreuse de civils ont pris part à cette activité.
La retraite de flambeau est entretenue par l’Armée depuis des décennies. Pourtant, explique le colonel Issa Diarra, l’événement n’est nullement militaire. Il est à tout point de vue civil. Que symbolise cette manifestation ? "Le flambeau en lui-même est une flamme, donc une énergie qui symbolise la liberté. Toute âme en liberté a le cœur rempli de cette liberté. Pour nous le 22 Septembre 1960 a été le point de départ de cette liberté", explique le colonel Issa Diarra.
Le contexte particulier du Cinquantenaire a amené les organisateurs à revoir les dispositions organisationnelles. Ainsi, pour cette retraite au flambeau, huit équipes avaient été constituées, dont quatre sur chaque rive du fleuve Niger à Bamako.
Les équipes de la rive gauche avaient pour mission de sillonner les différents quartiers des communes I, II, II et IV, tandis que les équipes de la rive droite s’occupaient des quartiers des communes V et VI. Le choix des différents itinéraires, explique le colonel Issa Diarra, avait pour but de permettre à toute la population de Bamako de profiter pleinement de cet aspect de la fête. Cet objectif a été largement atteint, au regard de l’engouement qu’a suscité la manifestation auprès des habitants du District sortis massivement pour accompagner les éléments de l’armée au son des trompettes et des clairons.
Après avoir reçu les marcheurs, le gouverneur du District, Ibrahima Féfé Koné, s’est réjoui de cette activité qui a contribué à la réussite du Cinquantenaire. "Traditionnellement, la retraite au flambeau annonce la fête. Elle se tient à la veille du 22 Septembre. Mais cette année, c’est le jour de la fête même qu’on l’a organisée. Cela n’a cependant en rien enlevé de son importance. La présence massive de la population est là pour l’attester", s’est réjoui le gouverneur du district de Bamako.
Le Mali a fêté le cinquantenaire de son indépendance dans un climat troublé par la prise d'otages au Sahel. Plusieurs chefs d'État africains ont été conviés par le président malien, Amadou Toumani Touré.
Brice Hortefeux qui représente Nicolas Sarkozy, est parti mardi soir. Il devrait profiter de l’occasion pour faire le point mercredi avec le président malien sur le sort des sept otages, dont cinq Français, enlevés au Niger, a-t-on appris dans son entourage. Ce déplacement du ministre de l'Intérieur prévu de longue date, dans le cadre des cérémonies du 50e anniversaire de l'indépendance du Mali, a été aussi pour lui l’occasion d’être reçu par le président malien, Amadou Toumani Touré, pour "faire le point sur les otages."
Selon des sources de sécurité nigériennes, les ravisseurs auraient traversé la frontière pour passer au Mali avec leurs otages. Amadou Toumani Touré a annoncé avoir permis à tous les pays riverains de "faire des poursuites si éventuellement les assaillants rentraient en territoire malien". Le Mali est régulièrement confronté à des violences perpétrées par Al Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi), organisation soupçonnée par Paris d'être à l'origine de l'enlèvement des sept otages.
Le président Touré choisit le renforcement de la démocratie et tourne le dos aux dérives monarchiques
« S’agissant de la démocratie, de son approfondissement, j’ai confié à une équipe d’experts nationaux, une étude visant à définir des réformes susceptibles, de conforter notre processus démocratique », a-t-il notamment déclaré dans son message à la nation la veille.
Selon ATT les conclusions issues de cette étude, seront « soumises à l’appréciation du peuple par voie référendaire », après leur adoption par le parlement.
Quelques jours auparavant, le président malien avait sur les antennes de Radio France internationale répété que ces changements constitutionnels prévus ne concernent pas la « limitation du nombre » de mandats présidentiels auxquels il s’interdit de toucher, étant déterminé à quitter le pouvoir après son deuxième et dernier mandat légal.
L'indépendance du Mali
Modibo Keita, premier président du Mali. Le 22 septembre 1960, il proclame l’indépendance du Soudan français qui devient la république du Mali.
Comment la colonie du Soudan Français, au nom arabe (Bilal-al-Sudan, Le Pays des Noirs) chargé de mythes divers, est-il devenu l’Etat du Mali ?
Le fameux Congrès de Bamako, qui a vu naître le RDA (Rassemblement Démocratique Africain) en 1946, invitait les Soudanais à prendre les rênes du mouvement d’émancipation politique en Afrique de l’Ouest.
Tel fut le rôle de Modibo Keïta, maître du jeu politique après 10 années d’affrontements (1946-1956) entre les « vieux » Fily Dabo Sissoko et Mamadou Konaté. Son projet d’une grande fédération politique, sur le modèle de l’ancien empire du Mali, a cependant échoué, victime des particularismes territoriaux. Comme ailleurs en Afrique, le Mali indépendant n’a pas dépassé les frontières issues de la colonisation.
Discours de Modibo Keita du 4 avril 1960 :
"Une Afrique divisée offrira inévitablement un champ favorable à la misère, au désordre et compromettra gravement la paix du monde."
«Dans quelques semaines, la Fédération du Mali sera de l’aréopage des États indépendants. À l’indépendance arrachée par la violence, dans l’arène et le sang, nous avons préféré l’indépendance acquise dans l‘amitié avec la France.
Monsieur le Premier ministre, votre action personnelle a été déterminante pour cette promotion pacifique de la Fédération du Mali. Nous vous en remercions très sincèrement.
Certes, les négociations ont été longues, parfois difficiles, mais toujours empreintes de courtoisie et de cordialité. C’est la preuve de la volonté ferme des deux délégations d’arriver à une conclusion qui garantisse l’indépendance du Mali et définisse sur des bases nouvelles et solides la coopération entre nos deux États et les autres États africains de la communauté. Celle-ci constitue pour nous le cadre favorable pour préparer l’Union avec les États voisins, auxquels sous le régime colonial, nous étions liés par des institutions politiques, économiques, sociales et culturelles.
Si l’union est devenue la grande ambition de l’Europe, si elle apparaît comme une nécessité impérieuse pour la France et l’Afrique de langue française, elle est un besoin vital pour cette Afrique. Ne pas reconnaître cet impératif ou vouloir le contrecarrer, c’est préparer pour nos États des lendemains bien sombres.
La France ne veut pas cela. Nous en avons la conviction car une Afrique divisée offrira inévitablement un champ favorable à la misère, au désordre et compromettra gravement la paix du monde.
Nous savons que l’indépendance politique ne résout pas automatiquement tous nos problèmes, mais elle nous permet de les poser nous-mêmes, d’y apporter nous-mêmes les solutions appropriées.
Nous savons également qu’il nous faudra pour notre développement économique, social et culturel, des concours extérieurs de France et peut-être d’ailleurs. Dans la conception malienne des relations avec la France, dans une communauté rénovée, dans une zone franc conçue comme une zone de solidarité de développement, le Mali apportera sa contribution. La France, nous en sommes convaincus, ne faillira pas à sa mission.
En ce jour solennel qui ouvre la voie à une nouvelle étape des relations entre la France et ses anciennes colonies, qu’il me soit permis de saluer l’action courageuse de l’ancien ministre Gaston Defferre dont la loi-cadre pour les territoires d’Outre-mer prépara les Africains à la gestion de leurs affaires.
Il nous faut rendre hommage au général de Gaulle qui demeure la chance de la France et dont le libéralisme audacieux a permis le renouvellement pacifique des relations France-Outre-mer. Grâce à sa clairvoyance, à sa grande compréhension des problèmes africains, la France n’est plus seule et ne sera plus seule.
Vers elle monte, spontanément, la confiance et l’amitié des peuples africains qui s’est détachée petit à petit d’elle. La communauté est rénovée. Sa force, elle ne la puisera pas dans la valeur juridique des textes, mais dans la volonté commune de rester ensemble, unis, solidaires, avec la diversité et le respect de nos souverainetés.
Le Mali sera fidèle à ses engagements vis-à-vis de la France, vis-à-vis de la communauté, de l’Afrique. Mais il entend aussi apporter dans ce monde tourmenté sa modeste contribution à la grande croisade pour la paix.
Vive la France ! Vive la Fédération du Mali ! Vive la communauté des peuples libres !»
La bourse du travail de Bamako, temple historique de la contestation au Mali
A Bamako, la Bourse du travail est, depuis des décennies, le symbole de toutes les luttes : lutte contre le colonisateur, contestation de la dictature de Moussa Traoré en 1991 et, bien sûr, défense des droits sociaux. Reportage.
Dans la cour de la bourse du travail de Bamako, des tentes de fortune installées depuis plusieurs mois. « Nous sommes des travailleurs d’une société injustement compressés », explique un quinquagénaire, l’air plutôt fatigué. « Mais pourquoi c’est ici que vous faites un sit-in, et non sur votre lieu de travail », ose le journaliste ? « Parce qu’au Mali quand vous voulez faire aboutir une revendication, quand vous voulez vraiment donner de la voix, c’est ici qu’il faut venir », explique, un peu nerveux, Ousmane Coulibaly, devenu « chômeur » à cause d’un licenciement « abusif ».
L’endroit ne paie pas de mine. Le bâtiment est vétuste. Mais les murs délavés parlent. Des banderoles blanches, rougies par des slogans de revendications de droits des travailleurs, sont visibles. Parmi les « trophées » accrochés dans les vestiaires de ce qui reste un symbole de la contestation au Mali, il y a la chute du général Moussa Traoré en 1991.
Tibou Telly, actuel secrétaire général de l’Union nationale des travailleurs du Mali (UNTM, principale centrale syndicale au Mali) s’en souvient : « Pour la chute du général Moussa Traoré le 26 mars 1991, tout s’est noué à la bourse du travail de Bamako. Militants, hommes politiques et militaires, dont un certain Amadou Toumani Touré [actuel Président de la République du Mali, et auteur du coup d’état de mars 1991 qui a balayé le régime du parti unique], tous les membres du mouvement démocratique malien, se donnaient rendez-vous à la Bourse du travail ».
C’est là où des milliers de militants décidés à voir tomber le régime venaient donner de la voix. « La bourse du travail est un endroit magique. Elle a été bénie par nos ancêtres. Au Mali, il y a une espèce de malédiction qui frappe tous les gouvernants dont le foyer de contestation se trouve à la bourse du Travail », dit –il.
50 ans de revendications
En cinquante ans, l’endroit a reçu beaucoup de monde : enseignants, miniers, petits fonctionnaires, etc… Au rez-de chaussé du bâtiment, quelques bureaux. Devant l’un d’eux, Amadou Diallo, enseignant avoue : « C’est ici dans les années 70 que, discrètement avec des camarades, je faisais des tracts, avant d’inonder la ville de ces papiers au contenu incendiaire. »
« Nous fêtons cinquante ans de revendication », affirme les yeux pleins de mélancolie Ibrahim Cissé, un ex-cheminot. Syndicaliste jusqu’au bout des doigts, il a de qui tenir. Son père Boubacar a ferraillé contre l’administration coloniale. Lui a repris le témoin pour en découdre avec les différents pouvoirs qui se sont succédé depuis les indépendances au Mali.
La vie du travailleur malien cinquante ans de lutte ? Siaka Diakité, actuel président de l’UNTM, la voix grave se dresse : « D’ici, de ce temple qu’est la bourse du travail, nous avons quand même eu des acquis. Il y a eu des augmentations de salaire et nous avons actuellement un document cadre que nous avons élaboré, après discussion avec le gouvernement, pour améliorer la vie des travailleurs maliens », ajoute t-il. Tibou Telly, bondit. Il approuve les propos de M. Diakité, mais il estime que « la lutte doit se poursuivre, jusqu’à la satisfaction totale des revendications des travailleurs maliens ».
«Le premier syndicaliste s'appelle Modibo Keita»
« Il faut classer la Bourse du travail parmi les monuments historiques du Mali !», lance de son côté l’historien malien Idriss Diarra, venu apporter son soutien aux grévistes.« Sans les syndicalistes, le Mali n’aurait pas eu son indépendance. Le premier syndicaliste s’appelle Modibo Keita, le père de l’indépendance du Mali », ajoute t-il, estimant par ailleurs que pour « ce que la bourse du travail représente dans la mémoire collective, il faut profiter dans le cadre de la célébration du cinquantenaire de l’indépendance pour rendre hommage aux murs des lieux ».
Quelques instants après ces mots, deux étudiants maliens entrent dans la cour. Ils sont venus apporter « leur contribution » à la lutte des organisateurs du sit-in : un billet de mille fcfa. « Vous savez, à un moment donné au Mali, les syndicalistes étaient frileux vis-à-vis du pouvoir, s’ils n’étaient pas les dévots de ce pouvoir. Mais depuis que les syndicalistes ont été le fer de lance de la chute d’un pouvoir au Mali, venir ici à la bourse du travail, c’est avoir plus que de l’espoir en notre pays. Je souhaite bonne fête à la bourse du travail, à ces ‘ habitants du jour’ », signe Amadou Ballo, l’un des deux étudiants.
Histoire politique du Mali : entre gloire, dictature militaire et stabilité consolidée
L'espace et l'histoire ont façonné le Mali et ont donné sa forte identité à ce vaste pays enclavé (1 240 000km2), en grande partie désertique, où la vie est étroitement liée à la présence, sur 1 780 km du fleuve Niger. Son bassin et celui du fleuve Sénégal constituent un potentiel hydrologique exceptionnel, et concentrent une population (Plus de 14 millions d'habitants) qui demeure parmi les plus pauvres au monde : plus de la moitié des Maliens vivent en dessous du seuil de pauvreté, avec un PIB (produit intérieur brut) par habitant de 290 dollars en 2004.
Après l'empire ancien du Ghana (IVe - VIIIe siècle) qui s'étendait sur une grande partie du Mali et de la Mauritanie actuels, l'entrée dans l'histoire se fait au XIIIe siècle avec Soundiata Keita, fondateur de l'empire du Mali, dont l'épopée est toujours contée de nos jours. L'empire, où l'islam commence à se diffuser, atteint son apogée sous le règne de Kankan Moussa (1312-1337), rendu célèbre par son pèlerinage fastueux à La Mecque.
Au XIVe siècle, le royaume songhaï prend la relève, avec les empereurs Sonni Ali Ber (Sunni Ali Ber) et l'Askia Mohammed : le centre de gravité politique est alors déplacé vers Tombouctou et Gao, et les villes deviennent d'importants centres économiques et religieux. On assiste plus tard (XVIe-XIXe siècle) à l'émergence des royaumes bambaras ou peuls, jusqu'à l'arrivée des Européens.
La progression de ces derniers suit de peu la grande épopée d'El Hadj Omar Tall qui, au nom du djihad, reconstitue un empire qui ne lui survivra pas. La résistance au colonisateur s'incarne enfin avec Samory Touré (1880-1898), dernière grande figure de mémoire que se partagent la Guinée et le Mali actuels.
Les Français constituent en plusieurs étapes la colonie du Haut-Sénégal-Niger, puis du Soudan, intégrée en 1895 à l'Afrique occidentale française, avec Bamako pour chef-lieu en 1907, et construisent quelques grandes infrastructures (voie ferrée Dakar-Niger en 1923, lancement en 1925 des aménagements irrigués de l'Office du Niger). Une importante littérature, notamment ethnographique, prend le Soudan occidental pour étude, qui devient une des régions d'Afrique subsaharienne les mieux connues. L'administrateur Maurice Delafosse restitue l'histoire ancienne de la région, l'ethnologue Marcel Griaule rend célèbres les Dogons; en 1927, Albert Londres passe au Soudan et publie Terres d'ébène, un réquisitoire grinçant contre la colonisation.
Bien plus tard, avec verve et humour, Amadou Hampâté Bâ transcrira ses souvenirs d'enfant, puis d'auxiliaire de la colonisation, proposant une vision à la fois critique et nuancée du système colonial.
La revendication en faveur de l’indépendance est cependant progressive. C'est à Bamako que se constitue en 1946 le Rassemblement démocratique africain, mouvement de caractère fédéral, comptant dans ses rangs Félix Houphouët-Boigny ou Modibo Keita*. Ce dernier devient président du Mali indépendant en septembre 1960, après l'échec d'une Fédération du Mali qui devait réunir Sénégal et Soudan.
Modibo Keita, qui se distingue dans ces années-là comme un promoteur du mouvement des Non-alignés, imprime une orientation socialiste très volontariste à son pays, mais échoue à développer sur un mode dirigiste l'économie.
La dictature de Moussa Traoré
Un putsch est mené en 1968 par de jeunes officiers, parmi lesquels s'impose le lieutenant Moussa Traoré. Pour plusieurs décennies s'instaure sous sa houlette un régime arbitraire, qui tente de se donner une légitimation au début des années 1980 avec la création de l'Union démocratique du peuple malien (UDPM, parti unique).
L'opposition est réduite au silence et à la clandestinité.
A la fin des années 1980, face à la montée du mécontentement, et alors que l'armée est aux prises avec la rébellion touareg, Moussa Traoré consent une timide ouverture et laisse paraître les premiers journaux indépendants. Mais il refuse le multipartisme réclamé par les forces démocratiques naissantes (des associations à caractère politique sont créées en 1990-91). Il est emporté par la violence de la répression contre les manifestations populaires, notamment étudiantes, qui au terme des journées sanglantes de mars 1991 conduit le colonel Amadou Toumani Touré à le déposer. Celui-ci propose à la société civile et aux partis naissants une formule d’association au pouvoir (dans le cadre d’un Comité de transition pour le salut du peuple - CTSP) qui donnera son allure très originale à la transition malienne. Les institutions sont réformées, une conférence nationale est organisée, un compromis permet de réduire progressivement la rébellion touareg (pacte national d'avril 1992) et les premières élections multipartites portent au pouvoir Alpha Oumar Konaré et son parti, l'Adéma, en 1992.
Les années Konaré
De grands procès expiatoires contre l'ancien régime conduisent à la condamnation à mort de Moussa Traoré, mais la sentence n'est pas exécutée et celui-ci est finalement gracié. Les années Konaré (il est réélu en 1997 et quitte le pouvoir en 2002) sont marquées à la fois par une assez grande instabilité - spécialement dans le milieu scolaire et estudiantin- au plan social, et par un ancrage des institutions de la démocratie, tandis que le Mali retrouve une voix sur la scène internationale.
Au chapitre économique, un effort notable est porté sur les infrastructures, notamment le développement des routes et des télécommunications, mais les gouvernements successifs peinent à réformer les secteurs sociaux et à mettre en oeuvre une véritable relance, qui se heurte à l’inertie des acteurs économiques et à la corruption.
La question touarègue
Les élections de 2002 marquent le retour au pouvoir d’Amadou Toumani Touré (surnommé "ATT") dans une configuration politique nouvelle : alors que le principal parti, l’Adéma, a éclaté, des coalitions émergent auxquelles le nouveau chef de l’Etat propose un consensus. Un gouvernement d’union est formé en novembre 2002 regroupant tous les groupes parlementaires. Jugée peu viable par certains observateurs, la formule réussit cependant à se pérenniser et un nouveau gouvernement peut être constitué en mai 2004 dans le même décor consensuel.
Forcé de composer avec l’ensemble des composantes politiques, "ATT" peut alors faire valoir que le consensus a permis au pays de retrouver une stabilité appréciable et il est réélu en avril 2007 avec un score confortable (68,3% des suffrages) devant son adversaire politique, le président de l'Assemblée nationale Ibrahim Boubacar Keïta. Aux élections législatives du mois de septembre, la coalition des partis, Alliance pour la démocratie et le progrès remporte la majorité des sièges.
Cependant, le pays touareg est en ébullition en dépit des accords signés à Alger (2006). En août 2007, la rébellion reprend ses attaques à la frontière avec l'Algérie et celle du Niger. Une quarantaine de soldats maliens sont pris en otage. Le gouvernement malien demande au leader de l'Alliance démocratique du 23 mai 2006 pour le changement (mouvement touareg) Iyad Ag Ghaly de trouver un compromis avec Ibrahim Ag Bahanga, le chef des rebelles (La peur de la scission. Article RFI du 3/9/2007). Les affrontements reprennent en mars-mai 2008. Une commission d'apaisement et de dialogue est mise en place. Ibrahim Ag Bahanga se retire en Libye. En 2009, les rebelles remettent leurs armes lors d'une cérémonie officielle. Les autorités relance des activités de développement dans le nord, organise un recensement général de la population en même temps que des élections municipales et locales. Mais la question touarègue fragilise la région.
Le Nord du Mali est devenu ces dernières années le refuge de plusieurs groupes armés (Attaque touarègue d'un poste militaire près de la Mauritanie. Article RFI 21/12/2008), mais en particulier de l'Aqmi (al-Qaïda au Maghreb islamique). Des touristes autrichiens, enlevés en Tunisie le 22 février 2008, y seront
détenus jusqu'au 31 octobre de la même année. Deux diplomates canadiens, enlevés au Niger le 14 décembre, sont également libérés dans le nord du Mali. L'armée malienne contre-attaque et fait front commun avec ses voisins contre le mouvement terroriste. La situation est toujours préoccupante. Le climat politique est à l'effervescence. L'année 2011 est une année électorale.
Le Mali, Trois Républiques… : quatre présidents !
50 ans d'indépendance, le Mali a connu trois républiques et quatre présidents. La 1ère République, qui a commencé le 22 septembre 1960 avec la proclamation de l'indépendance. Les événements du 19 novembre 1968 ont jeté les bases de la seconde République avec la constitution promulguée le 2 juin 1974. La dernière et troisième République que nous vivons actuellement est née après la révolution du 26 mars 1991. Voici le parcours de quatre hommes qui ont eu à diriger notre pays de 1960 à nos jours.
Modibo Kéïta : le père de l'indépendance !
Née en 1915 à Bamako, Modibo Kéïta a fait ses études à l'école William - Ponty de Dakar. Il sort, en 1936, major de sa promotion. Pour ses encadreurs, le futur maire de Bamako est un "instituteur d'élite, très intelligent mais antifrançais, agitateur de haute classe, à surveiller de près ". Il enseigne dans les écoles de brousse puis à Bamako, Sikasso et Tombouctou. Il crée, avec le Voltaïque Ouezzin Coulibaly, le Syndicat des enseignants d'A.O.F
Il adhère au Bloc soudanais de Mamadou Konaté. Peu après se situe l'épisode auquel il fera souvent référence : un séjour de trois semaines à la prison de la Santé, initiation désormais classique à la lutte anticoloniale. Après le congrès de Bamako (1946), au cours duquel est créé le Rassemblement démocratique africain (R.D.A.) dont Houphouët-Boigny devient le président, il est nommé secrétaire général de l'Union soudanaise R.D.A., la section locale.
En 1948, il est élu conseiller général du Soudan puis, en 1953, conseiller de l'Union française. En 1956, il est le premier Africain à siéger comme vice-président à l'Assemblée nationale française. Il est secrétaire d'État en France d'outre-mer dans le cabinet de Bourgès -Maunoury (juin 1957) et à la présidence du Conseil dans celui de Félix Gaillard (novembre 1957).
Très attaché à l'unité, il fut président de la Fédération du Mali en janvier 1959. Mais la Fédération s'effrite avec le départ, au bout de trois mois, de la Haute-Volta et du Dahomey. Le 3 juillet 1959 est créé à Dakar le Parti de la fédération africaine. Il en est le secrétaire général et Léopold Senghor le président. L'indépendance est proclamée le 20 juin 1960.
En 1960, il forme avec Sékou Touré et Kwame Nkrumah l'Union Mali - Ghana - Guinée. Il est l'un des rédacteurs de la Charte de I'OUA (Organisation de l'Unité africaine) créée en 1963. Son prestige lui vaut de jouer un rôle de conciliation auprès du Maroc et de l'Algérie engagés dans la "guerre des Sables " (1964). Il signe la Charte de Casablanca. De 1965 à 1966, il normalise les relations du Mali avec ses voisins sénégalais, ivoiriens et voltaïques.
Les exactions d'une milice répressive suscitent un mécontentement profond dans la population. Le 19 novembre 1968, un Comité militaire de libération nationale (CMLN) prend le pouvoir. L'instituteur syndicaliste a été évincé par un ex-soldat de l'armée française, âgé de trente-deux ans, ancien enfant de troupe à l'école de Kati, le lieutenant Moussa Traoré. Modibo Kéita est emprisonné. Son procès n'aura jamais lieu. Soumis à un isolement continuel, le fils de Daba refusa toujours d'être libéré contre la promesse d'abandonner toute activité politique. Il est mort le 16 mai 1977 en détention à l'âge de soixante-deux ans. L'ancien président a été assassiné par le régime militaire. Celui dont le général de Gaulle avait dit un jour, en raison de sa haute taille, qu'il était "le seul chef d'État devant lequel il n'était pas obligé de baisser la tête pour lui parler " était devenu l'une des figures africaines les plus marquantes de la décolonisation et des années qui l'ont immédiatement suivie.
Général Moussa Traoré : le bourreau de Taoudenni ?
Né le 25 septembre 1936, Moussa Traoré fit ses études à l'Ecole des enfants de troupe de Kati avant de les poursuivre à l'Ecole préparatoire des Officiers d'Outre-mer. Nommé sous-lieutenant en 1961, il passa lieutenant en 1963. Après un séjour au Tanganyika (partie intégrante de l'actuelle Tanzanie), Moussa Traoré fut affecté, toujours comme instructeur à l'Ecole militaire inter -armes de Kati.
En 1968, contacté par un groupe de jeunes officiers, il organisa avec ses compagnons le coup d'Etat du 19 novembre 1968 qui aboutit au renversement du président Modibo Kéita. Moussa Traoré fut porté à la présidence du Comité militaire de libération nationale (CMLN).
Le 28 février 1978, il fit arrêter quatre de ses compagnons parmi lesquels deux (Tiécoro Bagayoko et Kissima Doukara) traînaient une réputation désastreuse au sein de l'opinion publique nationale. Après la neutralisation des faucons du régime, il devient le véritable "Numéro un" du pays. L'agitation estudiantine de 1980 s'acheva sur la mort du leader du mouvement Abdoul Karim Camara dit "Cabral". Le président Moussa Traoré avait dû se sentir bien démuni puisque le parti unique et constitutionnel qu'il avait créé, l'UDPM, n'avait su se poser ni en intercesseur, ni en mobilisateur de l'opinion publique. Moussa Traoré, qui était devenu entre-temps général de brigade en octobre 1978 (il sera promu général d'armée en mars 1982) commençait alors son apprentissage de la solitude du pouvoir. Celle-ci allait lui faire abandonner ses réelles aspirations d'ouverture de 1978 pour se laisser enfermer peu à peu dans la logique du cénacle.
Au début des années 90, cette logique atteignit sa forme la plus aboutie. Au-delà du parti et plus que le gouvernement, c'était un cercle restreint de proches et d'intimes qui exerçait la réalité du pouvoir et le guidait sur la conduite des affaires du pays. Usé par l'exercice de l'autorité, Moussa s'est référé pour des décisions importantes à son groupe de confiance avant d'agir.
Il s'est de plus en plus coupé des réalités du pays, dont il ne perçut pas les modifications en profondeur. Il connut son chant du cygne en 1988, année où il assuma la présidence de l'Organisation de l'unité africaine en même temps que se fêtait le 20ème anniversaire de sa prise de pouvoir.
Deux ans plus tard, les associations politiques lançaient les revendications pour l'ouverture politique. Imperméable à l'air du temps, sourd aux avis favorables au multipartisme qui surgissaient au sein de son propre camp, Moussa Traoré laissa passer des occasions historiques d'accepter l'ouverture. La répression sanglante de la marche estudiantine du 22 mars 1991 allait sonner le glas de son régime. Renversé par le coup d'Etat du 26 mars, Moussa Traoré sera condamné à mort lors du procès "Crimes de sang" et du procès "Crimes économiques" (les peines furent ensuite commuées en détention à perpétuité).
En mai 2002, il est gracié par le président Alpha Oumar Konaré. En ces deux occasions, il essaya de justifier et de valoriser sa gestion des affaires maliennes pendant 23 ans, mettant sa chute au compte d'un complot ourdi de l'extérieur.
Alpha Oumar Konaré : un panafricaniste à Koulouba
Alpha Oumar Konaré est né le 2 février 1946 à Kayes où il a fréquenté l'école primaire. Il va ensuite au lycée Terrasson de Fougères de Bamako, au Collège des Maristes de Dakar (Sénégal), au Collège moderne de Kayes et, entre 1962 et 1964, à l'École normale secondaire de Katibougou. Il fait ses études supérieures en histoire à l'École normale supérieure de Bamako (1965-1969) et à l'Université de Varsovie (Pologne) entre 1971 et 1975.
Il commence sa carrière professionnelle en étant instituteur à Kayes, puis professeur de lycée à Markala et à Bamako. En 1974, il est chargé de recherche à l'Institut des sciences humaines du Mali, puis, de 1975 à 1978, chef du patrimoine historique et ethnographique au ministère de la Jeunesse, des Sports, des Arts et de la Culture.
En 1980, il est nommé chercheur à l'Institut supérieur de formation en recherche appliquée (ISFRA), et professeur au Département histoire -géographie de l'École normale supérieure (ENSUP) de Bamako. Au cours de sa carrière, il a été responsable de plusieurs associations professionnelles (Association des Historiens - Géographes du Mali, Association ouest - africaine des archéologues, Union des Chercheurs d'Afrique de l'Ouest ou encore président du Conseil international des musées de 1989 à 1992). Entre 1981 et 1992, il a été consultant auprès de l'UNESCO et du PNUD.
Il commence à militer politiquement dès sa jeunesse. En 1967, il est élu secrétaire général de la Jeunesse US-RDA (Union soudanaise -Rassemblement démocratique africain, le parti du président Modibo Kéïta) de l'École normale supérieure de Bamako. Après le coup d'État de Moussa Traoré, il devient militant du parti clandestin "Parti malien du travail ". En 1978, il devient ministre de la Jeunesse, des Sports, des Arts et de la Culture avant de démissionner en 1980.
En 1983, il fonde et dirige la Revue culturelle Jamana et la Coopérative culturelle du même nom. En 1989, il fonde et dirige le journal ''Les Échos''. En 1990, il participe à la création de l'association " Alliance pour la démocratie au Mali " (ADEMA) qu'il contribue à transformer en parti politique en fondant l'Alliance pour la démocratie au Mali -Parti africain pour la solidarité et la justice (ADEMA/PASJ).
En 1991, il crée " Radio Bamakan ", la première radio associative libre du Mali.
En avril 1992, à la fin de la transition démocratique conduite par Amadou Toumani Touré, il est élu président de la République, avec 69,01 % des suffrages au second tour contre Tiéoulé Mamadou Konaté. Il est réélu pour un second mandat en 1997 au premier tour avec 95,9 % des voix face à un seul candidat, Mamadou Maribatrou Diaby.
Au plan national, son action est marquée par la restauration de la démocratie au Mali (malgré les difficultés de la tenue des élections générales en 1997), le règlement du conflit avec les Touaregs, la mise en œuvre de la décentralisation.
Mais les difficultés économiques persistent ainsi que la corruption. Il rend hommage au premier président du Mali, Modibo Kéïta en inaugurant un Mémorial à Bamako.
Sur le plan international, il œuvre pour la paix sur le continent et l'intégration régionale. Il a présidé la CEDEAO (Communauté économique des États de l'Afrique de l'Ouest) et l'UEMOA (Union économique et monétaire ouest -africaine) en 1999 et 2000. En 2002, il respecte la constitution malienne qui limite le nombre de mandats présidentiels à deux. Amadou Toumani Touré va lui succéder. Alpha Oumar Konaré est élu président de la Commission de l'Union africaine le 10 juillet 2003 par les chefs d'États africains réunis au sommet de Maputo. Il est membre du Haut Conseil de la Francophonie. Il est docteur Honoris Causa de l'Université Rennes 2 Haute - Bretagne et de l'Université libre de Bruxelles.
Amadou Toumani Touré : le soldat de la démocratie
Le général à la retraite, Amadou Toumani Touré est né le 4 novembre 1948 à Mopti où il fréquente l'école fondamentale. Entre 1966 et 1969, il est inscrit à l'Ecole normale secondaire de Badalabougou à Bamako pour devenir instituteur. Finalement, il intègre l'armée en entrant à l'Ecole interarmes de Kati. Au sein du corps des parachutistes, il grimpe rapidement les échelons. Après plusieurs stages en URSS et en France, il devient commandant des commandos parachutistes en 1984.
En mars 1991, après les manifestations populaires réprimées dans le sang, il continue le coup d'État qui renverse le régime du général Moussa Traoré. Il prendra la présidence du Comité de transition pour le Salut du peuple et assurera les fonctions de chef d'État pendant la transition démocratique. Il organise la Conférence nationale (qui s'est déroulée du 29 juillet au 12 août 1991), puis des élections législatives et présidentielles en 1992. À l'issue de ces élections, il remet le pouvoir au nouveau président élu, Alpha Oumar Konaré. On le surnomme alors le "Soldat de la démocratie".
Il fonde et dirige une fondation pour l'enfance qui œuvre dans le domaine social.
En juin 2001, il est l'envoyé spécial du secrétaire général des Nations unies, Kofi Annan, en République centrafricaine, après un coup d'État manqué contre Ange - Félix Patassé.
En septembre 2001, il demande et obtient sa mise en retraite anticipée de l'armée. Il décide de se lancer dans la vie politique en posant sa candidature pour l'élection présidentielle. Il est élu président du Mali lors de l'élection présidentielle en mai 2002, avec 64,35 % des voix au second tour. Son adversaire Soumaïla Cissé, ancien ministre, obtient 35,65 % des voix. Sa présidence est assez atypique, il n'appartient à aucun parti politique. Le successeur d'Alpha Oumar Konaré opte pour une gestion consensuelle du pouvoir.
Soutenu par une frange importante de la classe politique, ATT est réélu en 2007 dès le premier tour pour son second et dernier mandat sur la base d'un Projet de développement économique et social (Pdes). Le général ATT a affirmé à plusieurs reprises sa volonté de quitter le pouvoir en 2012.
Entre richesse et pauvreté du Mali : Un manque de compétitivité économique chronique
L’économie malienne a été très affectée par les turbulences dans le secteur du coton, dont le pays est devenu le premier producteur d'Afrique subsaharienne.
Seconde ressource d’exportation du pays, le coton emploie plus de 25% de la population active. Les effets conjugués de la chute des cours mondiaux, de la crise ivoirienne, de la hausse des cours du pétrole, ou encore de difficultés périodiques comme les invasions acridiennes ou la baisse de pluviométrie, ont menacé une croissance, quasi nulle en 2001, qui est remontée progressivement mais reste faible. Le retard pris dans la privatisation de la filière a privé le Mali de soutien financier.
L’or, qui a connu un développement important, est devenu la première ressource d’exportation du Mali.
Si le climat général est favorable aux investissements, alors qu’ un ample mouvement de privatisation a été engagé depuis la fin des années 80, des handicaps demeurent : comme la faible productivité des Maliens, l’absence de travailleurs qualifiés, et l’opacité dans la gestion. Le secteur de la santé et celui de l’éducation restent un maillon faible du développement, et le PNUD classait le Mali, dans son Indicateur du développement humain, au 178e rang sur 182, en 2009.
Le Mali culturel
Un des atouts du Mali est sa grande richesse culturelle. Elle peut constituer à terme une importante ressource économique.
Caractérisé par l’ancienneté et la diversité de son patrimoine artistique et littéraire, le Mali est l’un des rares pays africains à avoir conservé des traces significatives d’architecture ancienne.
La production littéraire n’est pas seulement orale (Epopée de Soundiata, Geste de Segou…), et la mise en valeur des manuscrits anciens recueillis dans les centres de culture musulmans a commencé, avec notamment l’appui de l’Afrique du Sud.
A l’époque récente, la littérature (avec Amadou Hampâté Bâ ou Massa Makan Diabaté, et plus récemment Moussa Konaté) et le cinéma (Souleymane Cissé, Cheikh Oumar Cissokho) ont connu une production significative. Mais c’est surtout la musique qui a porté les artistes maliens vers les sommets de la reconnaissance internationale (Salif Keita, Ali Farka Touré, Rokia Traoré, Amadou et Mariam…). Des actions multiples ont été conduites, malgré la modicité des moyens, en matière de politique culturelle, notamment à l’initiative d’Alpha Oumar Konaré (Grande rencontre des chasseurs d’Afrique de l’ouest en 2000, rénovation du musée national du Mali à Bamako) et de ministres de la Culture à la forte personnalité, tels Aminata Traoré et Cheikh Oumar Cissokho; ces actions conjuguées aux efforts des acteurs privés tendent à faire du Mali un lieu important de rencontres culturelles (Rencontres de la photographie de Bamako, festival littéraire des Etonnants voyageurs)
Source: Les 100 clés de l'Afrique, Philippe Leymarie et Thierry Perret, Hachette Littérature/RFI, 2006
Ce que pensent des maliens...
Seydou Badian Kouyaté : «Senghor, me traitait de pro Chinois. Il me disait : "Seydou, fais attention, ces gens sont trop nombreux"»
Seydou Badian Kouyaté est l’auteur de l’hymne national du Mali. Ecrivain, homme politique, proche du premier président malien, Modibo Keïta, il a tenu différents portefeuilles au cours de sa législature jusqu'au coup d'État en 1968. Déporté à Kidal, il s'exile ensuite au Sénégal Pour lui, l'Afrique et la Chine ont des destins liés.
RFI : Seydou Badian Kouyaté, Souvenir ! Souvenir ! 22 septembre 1960 ?
Seydou Badian Kouyaté : Bien sûr c’était la proclamation de l’indépendance du Mali, par le président Modibo Keïta. C’est une date charnière dans notre pays. Ce jour-là, l’indépendance a été proclamée donc. C’est une indépendance totale, sans lien avec qui que soit. Nous avions décidé de bâtir le pays, avec une idéologie socialiste….
RFI : Dans ce contexte, pour votre pays, vous réalisez l’hymne national.
S.B.K.: C’est probablement l’une des rares fois que je parle des circonstances dans lesquelles je suis devenu l’auteur de cet hymne. Nous étions dans la Fédération du Mali avec le Sénégal. L’hymne de cette fédération avait été composée par le président Léopold Sédar Senghor. Et quand la Fédération a éclaté, nous somme revenus ici sans rien. Même le drapeau, on ne l’avait pas.
Modibo Kéita quelques mois avant, était de passage dans une localité que j’habitais. Il m’a dit : «Écoute, est-ce que tu peux faire un chant pour que la jeunesse n’oublie pas Mamadou Konaté, une figure historique du Mali.» C’est là que j’ai réalisé le chant Ô jeunesse, c’est le jour de l’Afrique, belle espérance… Ensuite il m’a appelé pour me dire «Maintenant , il y a l’hymne, tu peux essayer quelque chose». Alors, j’ai fait une esquisse, et nous l’avons chanté ensemble, et il m’a dit «Très bien». Mais auparavant, il y avait un pianiste européen résidant à Bamako, qui avait proposé quelque chose, mais Modibo a dit non. Il voulait quelque chose qui sente l’Afrique, le Mali. C’est pourquoi, j’ai aménagé cet air qui date du XIIIè siècle, de l’empire mandingue.
RFI : Et cinquante ans après comment se porte le Mali ?
S.B.K.: Il y a eu des efforts faits par des présidents. Mais le coup d’État de 1968 a mutilé le Mali. Le Mali d’aujourd’hui malgré les efforts n’est pas le nôtre. Tout le monde le sait, tout le monde le dit. Et le sens de l’honneur, de la dignité n’est plus le même. Modibo était un homme extraordinaire. Il était incorruptible, il était intègre et patriote.
RFI : Modibo Keïta, c’était quand même le parti unique ?
S.B.K.: Vous savez, je ne suis pas d’accord avec les Européens. J’ai dit que les militaires ont mutilé le Mali, mais les Européens ont mutilé l’histoire de l’Afrique, du Mali. C’est comme un fleuve dont on a détourné le cours d’eau. Parti unique ? Le sol de l’Europe, on le doit au pluralisme ou aux monarques. Bien sûr, aux monarques. L’Europe crie aujourd’hui «Pluralisme». Ca ne règle rien. On aurait pu trouver une formule, qui respecte la dignité humaine, mais qui tienne compte de notre histoire. René Dumont que j’ai connu disait que l’Afrique est mal partie. En fait, elle n’est pas partie du tout. Vous savez de ma génération, nous sommes quelques uns encore, on va partir bientôt. J’ai peur pour la génération à venir. Ces jeunes gens ici au Mali ne s’en sortiront pas facilement, il faut retrousser les manches.
RFI : Pour le Mali, quel est votre vision du développement ?
S.B.K.: En 1957 déjà, je le dis pour la première fois, Modibo Keïta le savait, on était pas encore indépendant, j’ai été clandestinement en Chine. J’ai été accueilli par un aréopage de généraux et maréchaux. J’ai parlé avec Mao. J’ai senti tout de suite qu’il y a avait quelque chose qui se préparait et que ce pays allait surprendre. À l’époque, je me souviens Senghor, me traitait de «pro Chinois». Il me disait : «Seydou, fais attention, ces gens sont trop nombreux …» et Senghor nous a fait un coup. En juin 1960, on fête l’indépendance de la Fédération du Mali. Senghor me sort «A malien, malien et demi»*. Je lui dis «Oui, patron !». En fait il n’aimait pas la Chine. En fait, les Africains ne connaissent pas la Chine. La Chine est tout autre chose. Je suis allé au total 34 fois en Chine. Un haut responsable chinois m’a dit récemment «Dites à nos frères africains, de ne pas bricoler avec nous. Nous avons de gros moyens. Il faut qu’ils nous demandent. Il ne faut pas qu’ils se gènent». Le Mali peut s’inspirer de la Chine. Surtout que ce pays le dit clairement : «Nous voulon
RFI : Mais la Chine au Mali, c’est aussi les lupanars, des petits restaurants..
S.B.K.: Ces Chinois qui tiennent des maisons de passe, ne sont pas de vrais Chinois.
La Chine, c’est la technique, c’est le savoir faire, et il faut que le Mali s’en inspire. C’est un pays généreux. Ils construisent actuellement gratuitement un troisième pont à Bamako. Ils ont construit des hôpitaux, des ouvrages, tous gratuitement. Vous voyez un autre pays faire ça ?
RFI : Il y a la Libye…
S.B.K. : Avez-vous une autre question ?
RFI : Donc pour vous, l’avenir pour le Mali, c’est le modèle chinois
S.B.K. : Oui ! D’abord, la Chine a connu ce que nous avons connu, le sous-développement. Je me souviens d’une phrase prononcée par Mao. Il m’a dit exactement ceci : «Le jour où la Chine s’écartera de l’Afrique, elle courra à sa perte, parce que l’Afrique est son allié naturel. Tôt ou tard on s'en rendra compte».
RFI : Si vous devez donner un conseil aux Maliens pour les 50 prochaines années, ce serait quoi ?
S.B.K.: Reprendre l’éducation des enfants au Mali. Depuis l’enfance. Ensuite, le travail, et avec l’extérieur. J’ai fait mes études en France. Mais pour le développement, il faut l’éducation. Il faut que le Mali remobilise ses enfants. À l’époque c’étaient les boat people qu’on voyait sur des radeaux en train de fuir le communisme. Aujourd’hui ce sont les Africains qui meurent en mer parce qu’ils tentent de rejoindre illégalement les côtes européennes. Il faut que nos cadres à l’extérieur puissant revenir travailler. Imaginez qu’il y a plus de médecins béninois à Paris et dans sa banlieue que dans tout le Bénin. Il nous faut une politique de recrutement de cadres confirmés. À notre époque, nous courrions après les cadres maliens à l’étranger. Le général de Gaulle m’a dit un jour : «J’aime bien le Président Modibo, mais a-t-il les cadres pour ses ambitions ? Sans cadre, un pays ne se développe pas». Je n’ai pas oublié ça. Retrouvons le passé de la grandeur, et un avenir radieux.
RFI : Plus personnellement, qu’elle image voulez vous qu’on garde de vous ?
S.B.K. : Un homme qui a toujours aimé les autres et son pays, le Mali. Un homme qui croit dur comme fer que, sur le plan économique, le Mali peut sen sortir. Nous sommes indépendants depuis 50 ans. Il faut maintenant se réveiller.
Moustapha GUITTEYE : « 8 ans d’indépendance, 42 ans de néo-colonialisme »
Peut-on tout simplement conclure que la France envisage la recolonisation des anciennes colonies ? Le bilan des 42 ans de gestion est de façon générale chaotique.
Le Mali était mûr avant son indépendance, car nos premiers cadres patriotes ont lutté dans la clandestinité, puis à visage découvert pour soustraire le Mali des griefs de la France. Ces patriotes avaient une grande maturité et cette maturité s’est concrétisée le 22 septembre 1960. C’est ainsi que le jeudi 22 septembre 1960, le Mali accéda à l’indépendance, obtenue grâce aux luttes héroïques de nos intellectuels.
Après avoir pillé le Mali pendant plus de 75 ans, la France était contrainte de donner l’indépendance au peuple malien qui était sous son emprise. Au lendemain de la Seconde Guerre mondiale, les leaders africains ont engagé une lutte sans faille pour l’indépendance des colonies françaises. C’est dans cette logique qu’au Mali, Modibo Keita et ses compagnons de l’US RDA ont croisé le fer avec la France pour arracher une indépendance totale.
Ces hommes étaient animés d’une seule volonté : bâtir le Mali avec leurs capacités intellectuelles et leur dignité par la construction de sociétés et entreprises d’Etat. Ils ont donné la preuve de leur maturité en nationalisant tous les secteurs productifs.
En 8 ans de gestion, le bilan était globalement positif. Les projets de société répondaient aux attentes et aux réalités des maliens. Plus de cinquante sociétés et entreprises d’Etat avaient vu le jour. Cela a été possible grâce à la vision socialiste du président Modibo Keïta.
Tableau noir à partir de novembre 1968
Le coup d’Etat du 19 novembre 1968, opéré par les membres du Comité militaire de libération nationale (CMLN), brisa l’élan de la construction nationale. Le rêve du panafricaniste Modibo Keïta ne sera jamais réalisé. Le coup d’Etat marquera le début d’un néo-colonialisme.
Pendant les 23 ans de gestion, le peuple malien était soumis à une dictature. La liberté d’expression, d’association était interdite. Le général Moussa Traoré a conduit le Mali dans un chaos indescriptible.
Moussa et ses hommes ont procédé à des gaspillages et aux détournements des deniers publics. Le CMLN a liquidé un bon nombre de nos sociétés.
Le bilan des 23 ans de gestion du général dictateur s’est soldé par des répressions sauvages des leaders politiques et estudiantins, les assassinats politiques, militaires et estudiantins. La corruption, le vol du patrimoine national, le népotisme.
Mars 91 avait donné espoir aux Maliens, malheureusement ce rêve sera très tôt brisé par le régime du président Konaré. Il tourna dos aux idéaux de mars 1991.
Fonctionnaires milliardaires avec Alpha
Le président Konaré a bazardé plusieurs sociétés aux multinationales. Du coup il transforma son gouvernement en un business center, plusieurs ministres deviennent des milliardaires. La corruption, la délinquance financière, le détournement des fonds et le népotisme s’installent. Les 10 ans de gestion du président Konaré sont caractérisés par la corruption à grande échelle, la liquidation de l’école publique, la liquidation des sociétés, le chômage des jeunes, l’affaiblissement des forces vives.
ATT instaure la promotion des médiocres
La gestion de l’actuel locataire de Koulouba, le général ATT se caractérise par la promotion de la médiocrité, le détournement des fonds publics, le laxisme de l’administration publique, l’insécurité…On peut donc dire que le Mali n’a été indépendant que pendant 8 ans c'est-à-dire du 22 septembre 1960 au 19 novembre 1968.
Les 42 ans de gestion se sont concrétisés par une domination coloniale où les 3 présidents étaient sous influence des puissances impérialistes.
Le Mali souffre encore des séquelles des 42 ans du néo-colonialisme Il a besoin aujourd’hui d’une prise d’une véritable conscience. Les forces gauchistes doivent conjuguer leurs efforts pour que ce grand Mali puisse être compté parmi les puissances de demain. C'est-à-dire sortir massivement aux échéances électorales de 2012 en votant pour un candidat dévoué pour le pays. Les jeunes doivent refuser toutes formes de manipulation des détracteurs, car il nous faut un changement radical !
22 septembre : En avant pour les 50 prochaines années !
Les acquis ! Ils sont là, culturels, politiques, économiques, sociétaux. Mais à l’heure où à New York, l’on évoque les OMD, ou objectifs du millénaire pour le développement pour lesquels les cinq prochaines années risquent de ne pas sufffire, le Mali s’apprête à célébrer ce mercredi 50 ans d’indépendance. Car 50 ans, c’est peu mais aussi beaucoup à la fois. L’on a fait le bilan politique, rappelé l’action des pères fondateurs de l’indépendance comme Modibo Keita, Fily Dabo Sissoko, Mamadou Konaté, l’on tiré les leçons de l’héritage de tous ceux qui ont forgé le Mali libre et indépendant, de l’éclatement de la Fédération du Mali au coup d’état de 1991, qui apporta l’ère démocratique et mis fin au Parti Unique. L’on a évoqué ces 4 chefs d’états qui se sont succédés à la tête de ce qui autrefois fut l’empire du Mandé de l’empereur Soundjata Keita, à l’époque de la charte du Kurukanfuga. Aujourd’hui, nous avons une constitution, une république et un pluralisme démocratique et le droit de choisir son dirigeant. Nous vivons dans un pays, à peu près stable politiquement, n’eut été les soubresauts de l’histoire, les épisodes sanglants, les chutes de régime dictatoriaux, auxquels très peu d’états africains ont échappé. Mais on ne construit pas une nation forte en seulement 50 ans et si les acquis sont nombreux, les défis sont milles fois plus grands.
Les 50 prochaines années
Dans quel Mali voulons-nous vivre demain ? Il fait bon vivre au Mali, diront certains, mais au 21è siècle, les objectifs restent en suspens : les acquis sociaux constituent l’épine dans le développement harmonieux d’un pays qui fait près de 15 millions d’habitants. Combien sur ce chiffre ont accès à l’eau potable, à la santé, au droit à l’alimentation saine, à l’emploi, à la dignité à laquelle aspire tout être humain sur cette terre ? Combien vivent en dessous du seuil de pauvreté ? Combien errent sans travail, surtout les jeunes, laissés à eux-mêmes. Alors comment s’éduquer correctement, quant on a faim ? Comment vivre décemment, quant on a pas accès à la santé et quant des milliers de femmes meurent chaque année en couches, quant le VIH Sida, la tuberculose et le paludisme tue des milliers d’âmes ? Voilà autant de défis auxquels nous devrons faire face à l’orée de ce troisième millénaire.
Vision du futur
Et puis il y a le rêve, la vision d’un état puissant, à l’échelle internationale. Les visions inspirées des pères de l’indépendance et concrétisées par les homme modernes, les visions des jeunes, qui espèrent s’en sortir chez eux et non plus sur les routes de l’eldorado. En avant donc pour un Mali fort, démocratique et développé. Belles sont les infrastructures, plus beau encore, sont les hommes dignes, qui maîtrisent leurs destinées et partagent leurs richesses avec leurs prochains. Des richesses acquises au prix du sacrifice et du travail. De l’effort continu et conjugué. 50 ans, c’est encore trop peu, mais suffisant pour dresser un bilan. Le Mali est aujourd’hui à la croisée de son destin, tiraillé entre ses traditions et son désir de modernité. Il faut pouvoir concilier les deux et avancer vers un développement économique et social profitable à tous ! Que le 22 septembre 2010 ouvre une nouvelle ère de prospérité pour le Mali de demain.
Sources : Rfi.fr, JournalduMali.com, Maliblog, blog de Thierry Perret ; La Nouvelle Patrie, Ouestafnews.fr