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9 octobre 2010 6 09 /10 /octobre /2010 16:13

L’exploitation, pour ne pas dire le pillage des ressources naturelles de l’Afrique, est cette semaine un thème privilégié de la presse allemande dans son traitement de l’actualité africaine.


Le Financial Times Deutschland dénonce le marché conclu par le groupe énergétique suédois Vattenfall au Afrique1-300x199.jpgLibéria. Vattenfall veut construire près de Berlin deux centrales thermiques fonctionnant à la biomasse. Et pour alimenter ces nouvelles installations, la société va importer des tonnes de copeaux de bois. Ecologistes et défenseurs des droits de l’homme, écrit le journal, voient une déclaration de guerre dans le fait que Vattenfall envisage de se fournir précisément dans un pays aussi corrompu que le Libéria.

Des stocks de copeaux s’entassent déjà dans le port de la ville libérianne de Buchanan. Un contrat signé au printemps dernier avec la firme néerlandaise Buchanan Renewables prévoit la livraison, sur une période de cinq ans, d’un million de tonnes d’hévéas réduits en copeaux. Or poursuit le journal, selon l’organisation hambourgeoise Sauvez la forêt tropicale, les Nations unies dénoncent depuis des années des conditions de travail proches de l’esclavage sur les plantations d’hévéas au Libéria. Ce que conteste Vattenfall.

En Tanzanie le gouvernement projette de construire une autoroute à travers le parc du Serengeti. Ce nom symbolise à lui seul l’Afrique. Et là aussi le projet mobilise les défenseurs de la nature. Le journal évoque l’appel lancé récemment dans la revue Nature par 27 scientifiques du monde entier. Une route, explique le Tagesspiegel, partagerait la réserve entre le nord et le sud. Des millions d’animaux seraient coupés de leurs points d’eau. A la saison sèche ils ne trouvent de l’eau que dans le nord du Serengeti, et les régions voisines du Kenya. C’est la raison pour laquelle chaque année d’immenses troupeaux de gnous, de zèbres et d’antilopes migrent sur des centaines de kilomètres. Cette grande migration n’est pas seulement un spectacle pour touristes, c’est une merveille de la nature.

Une route, même si elle n’avait que 50 km de long, sonnerait la fin de cette dernière grande migration d’animaux sur la planète. Selon des simulations arithmétiques, le nombre de gnous passerait par exemple de 1,3 million à 300 000. Les scientifiques, poursuit le journal, craignent aussi que la route n’entraîne l’arrivée de poids lourds qui relieraient la côte aux pays de l’Afrique centrale. Autant d’objections réfutées par le gouvernement tanzanien. Le ministre des travaux publics, note notre confrère, a assuré que l’écosystème ne serait pas menacé. Et le député de la région de Serengeti promet de laisser 50 km de route sans asphalte.

Dans l’est de la République démocratique du Congo l’exploitation minière a été suspendue par les autorités de Kinshasa. Sont concernées les provinces du Nord et du Sud-Kivu, ainsi que le Maniema. La presse allemande s’inquiète de l’impact économique de cette décision. La suspension avec effet immédiat a été annoncée à Goma le 11 septembre dernier par le président Joseph Kabila. Le ministère des mines l’a justifiée par le fait que l’ampleur de l’exploitation minière dans l’est du Congo était le résultat des activités de groupes armés qui entretiennent la guerre grâce aux profits tirés du commerce de minérais.

Du jour au lendemain, souligne le journal, c’est le secteur économique le plus important d’une des pires régions de guerre au monde qui s’est arrêté. Aucun permis d’exportation n’étant plus délivré, aucune taxe ne peut être perçue. Selon l’administration provinciale, des minerais sont bloqués dans les entrepôts des exportateurs à Goma pour une valeur de 7 millions de dollars. Officiellement, poursuit le journal, le gouvernement ne veut pas seulement fermer les mines mais aussi retirer tous les soldats stationnés dans la région pour mettre fin à la militarisation du commerce de minerais. Mais conclut la Tageszeitung, l’interdiction de l’exploitation minière légale devrait surtout déboucher sur une montée en flèche de l’exploitation illégale.

Publié par Marie-Ange Pioerron, Deutsche Wellele 1 octobre 2010

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16 septembre 2010 4 16 /09 /septembre /2010 04:06

 

Le temps de l’Afrique semble avoir sonné : le 21e siècle devra compter avec cette région du monde. Démonstration chiffrée et argumentée par des économistes africains.


L’Afrique connaît, depuis une décennie, une accélération économique importante, avec un taux moyen de Faure-et-ses-homologues-africains-au-35e-anniversaire-de-lacroissance de son PIB réel autour des 5% en rythme annuel (moins de 2% dans les années 1990), largement au-dessus de celui des économies développées. Plus intéressant encore, la décomposition de cette croissance économique montre que la part de la demande domestique n’a cessé de prendre de l’ampleur, passant à près de 150% du taux de croissance enregistré en 2007, alors même qu’elle ne pesait pas plus de 20% de la croissance (principalement les dépenses gouvernementales) en 2000

La consommation privée compte désormais pour près de 60% de la croissance économique, contre une contribution négative à la fin des années 1990. La formation brute de capital fixe n’a contribué, elle, que pour moins de 25% à la croissance économique, une taille bien faible par rapport à l’Asie du Sud Est, par exemple. Le PIB africain par tête d’habitant s’accroît, lui aussi à un rythme soutenu de près de 3% en moyenne, entre 1995 et 2008 (un taux identique à celui de l’Amérique latine, contre 8% en Asie du Sud Est, sur la même période). Pour 2010 (2011), les prévisions indiquent une amélioration de la croissance, avec des taux attendus à 4,7% (5,9%, respectivement).


 Des fondamentaux au vert

Certains pays ont su, par exemple, réinvestir la manne financière des matières premières pour diversifier davantage leurs économies, évitant ainsi de dépendre uniquement des exportations. La coopération régionale et le commerce entre pays du Sud ont également stimulé le continent, notamment grâce à leur regroupement dans des espaces de marchés communs.

Les déficits publics sont passés de près de 3% du PIB en moyenne, à la fin des années 1990, à un surplus de 1,9% en 2008. L’inflation semble également sous contrôle, avec une moyenne à 6,2% en 2008, contre près de 30% dans les années 1980.

Les réserves de change sur le continent ont augmenté, passant de moins de 50 milliards de dollars, à la fin des années 1990, à près de 300 milliards de dollars en 2007.

Les flux bruts de capitaux privés sont passés de seulement 9 milliards de dollars, en 2000, à près de 45 milliards en 2006. Quant aux flux d’IDE (près de 30% du total des investissements bruts dans tout le continent), ils sont passés de moins de 10 milliards de dollars en 1995 à 88 milliards en 2008, amenant ainsi le stock des IDE dans le continent à près de 511 milliards de dollars.

Le volume total médian de la dette extérieure des Etats africains a, lui, parallèlement, fortement chuté, passant de près de 70% du PIB, au début des années 2000, à 23% du PIB en 2007. Et, enfin, les bourses financières africaines, bien qu’encore immatures dans certains pays, ont enregistré des performances particulièrement saisissantes, avec une rentabilité moyenne continue de près de 6%, durant les dernières années (S&P Africa 40, en dollar, sur la période décembre 2000 à décembre 2007).


 Comme l’Amérique latine

Le débat sur la désillusion des économies africaines a toujours fait couler beaucoup d’encre.

Entre le 1er janvier et le 28 novembre 1960, dix-sept pays africains déclaraient officiellement leur indépendance politique. Dès lors, l’avenir du continent semblait brillant et prometteur. Les économies y étaient solides et le taux de croissance largement supérieur à celui d’autres régions comparables, que sont l’Asie du Sud Est et l’Amérique latine, par exemple.

En général, la réflexion s’est portée sur la mauvaise gouvernance, les déséquilibres budgétaires et commerciaux, la mauvaise qualité des infrastructures, la non-diversification de ces économies extrêmement vulnérables aux chocs extérieurs. Quelle que soit la piste retenue, il n’y a aucun doute : les performances économiques de l’Afrique postcoloniale ont été catastrophiques et qualifiées de tragédie par de nombreux économistes.

L’histoire, cependant, nous montre des similitudes étonnantes de trajectoires avec d’autres régions en développement, qui conduisent à des comparaisons certaines et permettent d’extrapoler sur les performances économiques à venir du continent noir. Bien que toute trajectoire historique ait sa spécificité, nous pouvons trouver des similitudes intéressantes de trajectoires entre les pays africains et d’autres régions émergentes, comme l’Amérique latine après les indépendances. En effet, en dépit du fait que l’Afrique et l’Amérique latine ont conquis leurs indépendances de la domination coloniale européenne à différentes périodes de l’histoire (la plupart des pays latino-américains après 1820 et ceux de l’Afrique après 1960), les deux continents partagent des similitudes stupéfiantes dans leurs trajectoires.

Dans chaque cas, les indépendances ont été suivies par de l’instabilité politique, des conflits violents et une stagnation économique qui a duré près d’un demi-siècle. Des estimations empiriques montrent, par exemple, que, durant les cinquante premières années des indépendances, la croissance du PIB par tête d’habitant du continent latino-américain n’a jamais dépassé 1% par année. La même analyse s’applique à l’Afrique, puisqu’en cette année du cinquantenaire, on observe que le PIB par tête d’habitant du continent n’a cru, en moyenne, que de 0,89% par année, jusqu’encore en 2002. Par comparaison historique, on observe donc que la performance économique dans le demi-siècle qui suit les indépendances a été relativement faible pour les deux continents.

Comme pour l’Amérique latine, l’instabilité politique et les conflits civils violents en Afrique ont énormément pesé dans la performance économique d’après-colonisation. Mais les choix politiques ont aussi joué un rôle non négligeable. En Amérique latine, presque tout va changer après le cinquantenaire des indépendances. A commencer par la politique, où le changement est venu des victoires (parfois par les armes) des mouvements libéraux. Ceux-ci vont imposer des reformes importantes (comme l’égalité civique, la fin de l’esclavage, la séparation de l’église et de l’Etat, la suppression des monopoles, l’adoption de nouveaux codes civil et commercial, la réforme du système judiciaire et la réorganisation du système bancaire) ainsi que la mise en place de politiques économiques basées sur l’investissement (dans les infrastructures physiques, notamment), sur l’ouverture commerciale, la renégociation de la dette domestique et extérieure, etc. Tous ces changements vont apporter de la stabilité, qui va favoriser la croissance économique de la région.


  Partis uniques et gestions centralisées

La similitude des faits reste, encore ici, troublante. En effet, la plupart des gouvernements africains de postindépendance ont choisi des systèmes politiques de partis uniques, nationalistes, souvent militaires, accompagnés d’un modèle économique de gestion centralisée, et souvent peu ouvert, voire peu diversifié, au commerce extérieur. Ces choix politiques unilatéralistes et interventionnistes ont créé des Etats hypertrophiés, évinçant l’initiative et l’investissement privés, favorisant la gabegie, la baisse des revenus publics et une recrudescence des déficits et de la dette souveraine. Cependant, à côté des assainissements économiques mentionnés précédemment, le continent africain semble connaître, depuis peu, une diminution des conflits politiques et armés.

Certes, comparaison n’est pas raison. Mais, si l’histoire devait être comparable, des signaux analogues semblent indiquer que l’Afrique devrait imiter l’expérience latino-américaine et entrer dans une période de stabilité politique et de croissance économique soutenue. Certaines zones demeurent encore instables, mais la paix, bien que parfois fragile, est bien là. La démocratie, naissante aussi, mais active, a conduit à l’élection d’une nouvelle élite qui met, tant bien que mal, en place des réformes institutionnelles importantes et adopte des politiques économiques plutôt libérales, permettant notamment d’attirer davantage de capitaux internationaux et d’investisseurs étrangers.


 La renaissance

En cette année où la Coupe du monde de football a lieu pour la première fois sur le continent et en pleine période de commémoration des 50 ans d’indépendance, l’avenir de l’Afrique semble à nouveau radieux, toute chose étant égale par ailleurs. Est-ce alors la renaissance tant attendue de l’Afrique ? Il semble en tout cas que le continent en emprunte le chemin.


Indicateurs du développement : l’Afrique au rythme du monde        

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Les indicateurs du développement en Afrique le confirment. Les économies africaines croissent désormais au même rythme que le reste du monde.

La Banque mondiale a rendu public mercredi dernier à Johannesburg les Indicateurs 2007 du développement en Afrique, ADI. L’ADI fournit, selon l’institution, la collection la plus détaillée de données sur l’Afrique avec plus de mille indicateurs basés sur des données de 1960 à 2006 qui couvrent 53 pays. Le rapport note que de « nombreuses économies africaines semblent avoir pris un nouveau virage et s’orientent peut-être vers une croissance économique plus rapide et plus soutenue… Les investissements sont passés de 16,8% du PIB à 19,5% du PIB entre 2000 et 2006. Leur efficacité et leurs volumes sont désormais comparables à ceux de l’Inde et du Vietnam.

Les solides performances économiques enregistrées dans l’ensemble du continent au cours de la décennie 1995-2005 contrastent nettement avec l’effondrement économique survenu au cours de la décennie 1975-1985 et la stagnation observée en 1985-1995. » Croissance durable Avec une croissance moyenne de 5,4% en 2005 et 2006, pour la première fois en trois décennies, les économies africaines croissent au même rythme que le reste du monde. Cette croissance demeurera forte, soutient l’ADI. Le bilan demeure toutefois très contrasté d’un pays à l’autre. Le Zimbabwe affiche moins 2,2% alors que la Guinée équatoriale est à 30,8%. Les 10% les plus riches des pays africains ont un PIB par habitant 18,5 fois plus élevé que celui des 10% les plus pauvres. L’embellie africaine s’explique d’abord par le pétrole. Les exportations sont passées de 182 milliards US$ en 2004 à 230 milliards US$ en 2005, une augmentation de 26%. Le pétrole brut représente plus de la moitié de ces exportations. Les investissements étrangers directs sont allés à 60,5% aux pays exportateurs de pétrole. Les investissements ont également joué leur rôle. Ils sont passés de 16,8% du PIB à 19,5% du PIB entre 2000 et 2006.

L’Afrique souffre encore de l’augmentation des coûts indirects liés à l’exportation, 18% à 35% du coût total, contre 8% en Chine. Leur efficacité et leurs volumes sont désormais comparables à ceux de l’Inde et du Vietnam. L’incidence du pétrole est réelle mais le rapport note que, « le renforcement de l’intégration dans l’économie mondiale, notamment à travers le commerce d’exportation, constitue la caractéristique commune à tous les pays africains qui ont connu une croissance soutenue ».

Déficit d’infrastructures Les réformes de la dernière décennie ont permis de réduire l’inflation, les déficits budgétaires et d’améliorer les taux de change et le remboursement de la dette extérieure. Les fondamentaux économiques ainsi améliorés ont stimulé la croissance et évité les effondrements de la croissance entre 1975 et 1995. Les économies demeurent toutefois fragiles. La croissance y est plus volatile que partout ailleurs au monde en raison des conflits, de la gouvernance et des prix mondiaux des produits. Les pointes de croissance ont rarement duré et ont souvent été suivies de déclins féroces. L’Afrique souffre encore de l’augmentation des coûts indirects liés à l’exportation, 18% à 35% du coût total, contre 8% en Chine. Ce surcoût annihile les gains de compétitivité des entreprises africaines qui peuvent soutenir la concurrence avec les entreprises indiennes et chinoises pour ce qui est des coûts de production. La déficience des infrastructures en est la principale cause. L’Afrique subsaharienne est en retard d’au moins 20 points par rapport à la moyenne des pays en développement. Les besoins non satisfaits de l’Afrique sont estimés à environ 22 milliards de dollars par an sans compter 17 milliards pour le fonctionnement et l’entretien.


Dette : l’Afrique doit moins    

 

La dernière décennie a été celle du désendettement du continent. L’encours de la dette a été divisé par trois entre 1998 et 2007.

La Commission économique pour l’Afrique (CEA) soutient, dans un rapport rendu public la semaine dernière, que la dette extérieure a baissé de 62,4% à 23,1% du PIB sur tout le continent entre 1998 et 2007. La baisse s’est faite en deux étapes. Le stock de l’encours, qui était de moins de 62,4% pour les années 1998-2001, est tombé à 47,2% pour les années 2000-2005. La seconde étape a été spectaculaire puisque entre 2005 et 2007 il a encore chuté de moitié en s’établissant à 23,1%. La croissance économique, qui était à peine de 1% au début des années 1990 pour s’être bien améliorée au cours des dix dernières années, avec un taux moyen de 5,7% en 2006 et de 5,8% en 2007, a contribué à la résorption de l’encours extérieur. Plus que le résultat brut, l’intérêt est dans les explications de la baisse. S’agit-il d’une baisse quelque peu artificielle résultant de l’initiative PPTE (Pays pauvres très endettés), ou alors reflète-t-elle une réelle amélioration de la situation économique ?  

Les deux, répond la CEA. Elle résulte « essentiellement de l’amélioration des résultats économiques des pays africains, de l’allègement de la dette intervenu au titre de l’initiative PPTE et de l’Initiative d’allègement de la dette multilatérale pour les pays à faibles revenus », indique-t-elle.


  Deux fois son PIB !

L’initiative PPTE concernait une trentaine de pays africains sur les 42 qui y étaient éligibles à son lancement par la Banque mondiale et le FMI, en 1996, pour rendre plus soutenables des dettes extérieures parfois supérieures au PIB des pays. Le Congo, pays le plus endetté au monde par habitant, devait en 2005 environ 9 milliards de dollars de la dette publique, soit plus de deux fois son PIB.

Pour éviter une nouvelle crise de l’endettement, comparable à celle connue par certains pays d’Amérique du Sud qui avaient réagi en refusant de continuer à payer, au risque de paralyser le système financier international, les institutions de Bretton Woods ont donc convenu, moyennant des conditionnalités en matière de réformes économiques, « d’assister les pays les plus pauvres en rendant leurs dettes internationales plus soutenables ». Surtout que le payement, souvent, ne pouvait guère être espéré, notent les experts opposés à cette politique.

La bonne nouvelle est que le désendettement n’est pas dû qu’à l’initiative PPTE. Il résulte également de résultats propres aux économies continentales. Dans la zone CEMAC, par exemple, c’est en partie grâce à l’augmentation de 33,1% des recettes totales hors dons et un excédent budgétaire de 11,5% du PIB en 2008, de 8,2% en 2007, que les Etats ont apuré partie des arriérés extérieurs qui s’élevaient à 1501 milliards FCFA (2,29 milliards d’euros).


  « Piètre discipline budgétaire »

Au plan continental, explique la CEA, la croissance économique, qui était à peine de 1% au début des années 1990 pour s’être bien améliorée au cours des dix dernières années, avec un taux moyen de 5,7% en 2006 et de 5,8% en 2007, contre 3,4% pour la période allant de 1998 à 2002, a contribué à la résorption de l’encours extérieur.

La CEA s’inquiète toutefois des déficits publics persistants résultant d’un faible niveau de recouvrement des recettes et de l’augmentation des dépenses publiques due à une « piètre discipline budgétaire ».

L’UEMOA a déjà réagi en décidant de renforcer les capacités des gestionnaires des finances publiques. Reste à savoir si ce sont leurs capacités qui sont en cause ou plutôt des choix politiques. Face aux manifestations contre la vie chère, par exemple, plusieurs gouvernements avaient décidé de subventionner les produits alimentaires.


 Par Chérif Elvalide Seye, (Dakar ),  Andy Kalusivikako, politologue et Olivier Lumenganeso, économiste


  Références  

- Bates R., Coatsworth J., et Williamson J. (2007) : « Lost decades, postindependence performance in Latin America and Africa », The Journal of Economic History, Volume 67 , Issue 04, pp. 917-43 ;  

- David Rockfeller Center for Latin American Studies (1999): Latin America and the World Economy Since 1800, édité par Coatsworth J. et Taylor A.;  

- Ndulu B., O’Connell S., Bates R. (2007) : The political economy of economic growth in Africa, 1960-2000, volumes 1 et 2, Cambridge University Press ;  

- Pierre de Senarclens (2001), La mondialisation : Théories, enjeux et débats, Armand Colin, Paris, 2001.

 

22_Olivier-Lumenganeso.jpgDiplômé en économie et finance de l’université de Genève, Olivier Lumenganeso est analyste financier et stratégiste global, spécialiste des marchés émergents dans la banque privée. Il a aussi une expérience dans l’enseignement universitaire et dans la recherche appliquée au sein, notamment, des organisations internationales comme le Fonds monétaire international et la Banque mondiale.

 

 

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 Politologue, Andy Kalusivikako est diplômé en sciences politiques et en relations internationales des universités de Lausanne et de Louvain en Belgique. Il travaille dans le secteur bancaire. Comme consultant indépendant, il développe régulièrement des mandats de conseil stratégique sur les enjeux publics et privés.

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16 septembre 2010 4 16 /09 /septembre /2010 03:42

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Forte d’une croissance robuste l’Afrique va devoir, pour rattraper son retard, investir près de 93 milliards de dollars, chaque année, dans ses infrastructures. c'est le conseil du Dr Olivier Lumenganeso, économiste, stratégiste


Alors que la consommation privée compte désormais pour près de 60% de la croissance économique du continent, la contribution de la formation brute de capital fixe ne dépasse pas les 25%, ce qui est bien inférieur à celle en Asie du Sud Est, par exemple. Pire encore, le continent perdrait, chaque année, deux points de pourcentage de sa croissance économique, et sa productivité serait réduite de plus de 40% à cause du mauvais état de ses infrastructures, à savoir ses services d’électricité et d’eau, ses routes, et ses services de technologie de l’information et de la communication.


Déficit d’énergie

L’énergie en Afrique coûte deux fois plus chère que dans d’autres régions en développement, et son Lagdo.jpgapprovisionnement n’est pas fiable. La capacité de production installée globale des 48 pays d'Afrique subsaharienne est estimée à peine près de 68 gigawatts. L'Afrique du Sud exclue, ce total tombe à 28 GW, ce qui équivaut à la capacité installée de l'Argentine. De plus, de nombreux problèmes tels la vétusté des centrales électriques vieillissantes et le manque de maintenance font que 25% de ces 28 GW de capacité installée ne sont pas disponibles pour la production. Exprimée en capacité par million de personnes, la capacité installée de l'Afrique 11_energie_solaire_afrique.jpgsubsaharienne, hors Afrique du Sud, dépasse à peine le tiers de celle de l'Asie du Sud (alors que ces deux régions étaient au même niveau en 1980) et n’atteint que le dixième de celle de l’Amérique Latine. Seul un africain sur quatre a accès à l'électricité (près de la moitié en Asie du Sud et plus de 80% en Amérique Latine). Dans plusieurs pays, la croissance des connexions des ménages au réseau électrique est inférieure à la croissance de la population. Les entreprises de nombreux pays africains indiquent que les contraintes électriques sont l'obstacle le plus important à la pratique des affaires.


Télécoms, une chance à saisir

Ce sont les technologies de la communication qui rendent la mondialisation actuelle différente de toutes les blackberry-8700 Afriquedelouest1-223x300autres, argumente le Programme des Nations Unies pour le Développement (PNUD). Un grand nombre de pays en développement tirent d’ores et déjà parti de ces réseaux, avec à la clef des progrès significatifs sur le plan du développement humain dans l’éducation, la recherche scientifique, l’industrialisation, la santé, etc. Un réseau de télécommunications étendu et résistant permet donc une circulation rapide de l’information, ce qui accroît l’efficience économique générale. african-people-mobile-phone

Selon l’Union Internationale des Télécommunications (UIT), le marché cellulaire africain est celui qui a augmenté le plus rapidement ces dernières années par rapport aux autres régions du monde.

Cette révolution de l’information offre au continent une opportunité gigantesque de bondir dans le futur. A l’échelle planétaire, néanmoins, le continent parait débranché. L’Afrique est absente des cartes de flux de données, elle ne compte pas plus de lignes téléphoniques qu’une ville comme Tokyo, par exemple, et le nombre d’ordinateurs connectés à internet reste très faible.


Services bancaires trop chers

CI Zone4 1Les services bancaires coûtent également très cher en Afrique, comme en atteste le niveau élevé des différentiels et des marges d’intérêt. Et l’écart entre les taux de dépôt et du crédit n’incite ni à l’épargne ni à l’emprunt. Cependant, malgré des coûts et des risques élevés, les banques sont très rentables. En effet, les filiales de banques étrangères en Afrique subsaharienne ont un rendement de l’actif et des capitaux propres plus élevé que les filiales de ces mêmes banques dans d’autres régions du monde.


Partenariats public-privé

Aujourd’hui, l’Afrique dépense près de 45 milliards de dollars par an pour ses infrastructures. Une grande partie de cette dépense provient des sources nationales.

05 BICEC DoualaPour rattraper son retard infrastructurel sur les autres parties du monde, atteindre ses objectifs du millénaire pour le développement et réaliser ses objectifs de développement nationaux, elle devra dépenser 93 milliards de dollars chaque année, dont près de la moitié pour assurer uniquement l’approvisionnement du continent en électricité.

Pour réduire le gap, la participation du secteur privé, qui a des réelles capacités à produire et à délivrer des projets d’envergure, est fortement nécessaire et souhaitée. Les secteurs publics et privés devraient continuer à regrouper leurs forces, à travers des partenariats public-privé (PPP), pour encourager l'investissement dans la production des capacités du continent. Les institutions financières internationales et autres agences de développement multilatérales jouent aussi un rôle important dans le financement et la réalisation des projets d'infrastructure en Afrique.

Pour exemple, le nouveau partenariat pour le développement de l'Afrique (NEPAD), s’est engagé en Afrique de crisis-funds1l’Ouest, aux côtés des pays, pour développer une autoroute côtière transafricaine de 4500 kilomètres reliant Nouakchott à Lagos. Les pays d’Afrique de l’Ouest ont achevé plus de 83 %, soit 3777 kilomètres, de l’autoroute côtière, selon la Communauté Economique des États de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO). En Afrique australe, la Banque Africaine de Développement (BAD) a consenti en juin 2009 deux prêts d’un montant total de 181 millions de dollars pour financer la construction d’un corridor qui devrait relier le Mozambique au Malawi ainsi qu’à la Zambie. Au total, plus de 1000 kilomètres de routes seront construites. Cette route constitue l’un des projets prioritaires de la Communauté de Développement de l’Afrique australe (SADC).


Pays amis

Les amis du continent sont aussi très actifs dans le financement et la réalisation des projets de capacité. La 1279719954666Chine, l'Inde et quelques pays du Golfe participent de plus en plus au développement des infrastructures en Afrique subsaharienne. Leurs engagements d'investissement sont passés de moins d'un milliard de dollars par an, avant 2004, à près de 5 milliards de dollars en 2007, toujours selon la BM. 35 pays africains ont reçu des financements chinois en matière d’infrastructures. Le montant de nombreux projets s’élève à moins de 50 millions chacun. Il y a également une poignée de transactions qui ont une valeur de plus d’un milliard de dollars. Les termes du financement varient selon les pays, mais généralement engendrent un élément de subvention à hauteur de 33 %, proche du niveau déterminant d’un financement à des conditions favorables. De nouveaux partenariats dans le domaine des infrastructures se développent donc ainsi en Afrique, encouragés par une croissance économique solide dans la région, un meilleur climat commercial, et une demande croissante en matière de pétrole et autres matières premières.


Les allocations de portefeuilles

Avec 93 milliards de dollars à investir chaque année, des besoins d’entretien et de maintenance, une population en croissance, des appétits grandissants d’urbanisation, l'Afrique possède donc pléthore de projets d'infrastructure potentiels. Dans une perspective d’allocation industrielle de portefeuille, il y a des fortes opportunités d'investissement dans les transports, la construction, les télécommunications, l’énergie, la santé, l’éducation, les services publics, l’eau et le traitement des eaux, etc.

Les investissements dans les infrastructures prennent aussi depuis peu une part très importante dans l’allocation des portefeuilles de valeurs mobilières des investisseurs privés et institutionnels, avec le développement des fonds dédiés, bien que non listés, surtout dans les marchés financiers développés. Deux raisons principales expliquent cet élan : (i) la forte demande par les investisseurs, surtout institutionnels, pour des véhicules d’investissement générant des revenus garantis, de long-terme, ajustés au risque ; (ii) les besoins des gouvernements, à l’échelle mondiale, de trouver des alternatives de financement pour construire, entretenir et exploiter les infrastructures publiques. Parmi ces alternatives de placement, le profil rentabilité-risque offert par un fonds d’investissement en infrastructure se situe entre l’immobilier pur, les obligations à revenus fixes, et le capital-investissement (private equity). A cet égard, l’infrastructure constitue désormais une vraie classe d’actif, largement prise en considération dans le processus d’allocation d’actifs dans la gestion de portefeuille.

Investir dans ces fonds dédiés équivaut à faire des placements de capitaux privés dans des projets de réalisation, de construction, et de maintenance des capacités physiques et économiques (aéroport, routes, ponts, tunnels, transits urbains, chemin de fer, ports maritimes, barrages, générateur d’énergie, eau potable, eaux usés, déchets dangereux, réseau de distribution d’énergie, etc.), mais aussi sociales (transports publics, hôpitaux, écoles, prisons, routes à péage, bureaux gouvernementaux, etc.). Dans certains portefeuilles globaux, cette allocation peut même dépasser les 10 milliards de dollars, selon. En 2008, près d’une trentaine de fonds dédiés avaient levé pour près de 200 milliards de dollars. L’Afrique semble, néanmoins, très peu attirer l’attention de ces fonds dédiés infrastructure globaux ou marchés émergents, et ce malgré les portefeuilles d’opportunités dans la région.


Par Olivier Lumenganeso, économiste, stratégiste et consultant senior

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16 septembre 2010 4 16 /09 /septembre /2010 03:24

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C’est le constat de l’UBS qui voit l’Afrique basculer dans un cycle de croissance à long terme.


La part de l’économie africaine au fil des siècles.

Le numéro un mondial de la gestion de fortune, avec 1400 milliards de dollars sous gestion, vient de produire une étude sur les perspectives d’investissement en Afrique : « Contrairement aux cycles passés, où les booms sont généralement suivies de fortes déprimes, la croissance africaine actuelle semble être plus stable, avec un léger ralentissement attendu en 2008 », lit-on dans l’étude. Les signaux qui concordent avec cette analyse sont nombreux, à commencer par la croissance rapide des marchés financiers africains, le flux des investissements directs étrangers et l’augmentation des opérations d’introduction en Bourse. L’UBS exhorte le continent à aller encore plus vers des réformes structurelles car, en dépit de la corrélation avec le cours des matières premières, la banque estime que le continent pourrait intéresser d’ici peu la grosse vague des investisseurs spécialistes des marchés émergents.

L’Afrique bascule dans un cycle de croissance à long terme: Une toute dernière étude sur l’Afrique montre que la croissance actuelle enregistrée sur le continent semble s’inscrire sur une tendance à long terme. La corrélation avec les matières premières reste tout de même forte.

Quelque chose est en train de bouger en Afrique. Avec une croissance attendue de 5, 8% pour 2007, (selon les projections du FMI), plus que tout ce qui a été enregistré durant les 25 dernières années, le continent premier renoue avec l’optimisme. La dernière étude signée UBS et publiée début septembre conclue au basculement dans une ère de croissance à long terme. « Contrairement aux cycles passés, où les booms sont généralement suivies de fortes déprimes, la croissance africaine actuelle semble être plus stable, avec un léger ralentissement attendu en 2008 », lit-on dans l’étude.


Encore fragile

Les signaux qui concordent avec cette analyse sont nombreux, à commencer par la croissance rapide des 1257522787-torcheresmarchés financiers africains, le flux des investissements directs étrangers et l’augmentation des opérations d’introduction en Bourse. Attention cependant à oublier que ces fortes performances macroéconomiques sont liées à l’appréciation du prix des matières premières. L’étude d’UBS le souligne fort bien, tout en reconnaissant que la situation économique du continent est aussi le fruit d’une politique volontariste de réformes structurelles et d’allégement de la dette. Avec la perspective du maintient des prix des matières premières à leurs cours élevés, les perspectives pour le futur ne peuvent qu’être positives. Toutefois, reconnaît UBS, en cas de chute des cours de ces matières premières, dans un contexte de ralentissement global de l’économie mondiale, les répercussions sur le Continent seront significatives.


Réformes nécessaires

Seule manière de réduire cette dépendance, engager des réformes permettant d’améliorer l’environnement des affaires. « Les conditions d’investissement dans la plupart des pays africains sont toujours sujettes aux imperfections et l’Afrique comme terre d’investissement présente des scores assez modestes comparés aux autres parties du monde », lit-on dans le rapport d’UBS qui exhorte le continent à aller encore plus vers des réformes structurelles, seules à même de jeter les bases d’une croissance durable et de réduire l’amplitude des cycles économiques : « De meilleures approches en matière de réforme pourront aider l’Afrique à capitaliser sur ses ressources et à mettre à niveau ses infrastructures. »

Ne pas oublier cependant que ces fortes performances macroéconomiques sont liées à l’appréciation du prix des matières premières.

1279719954666Le continent joue actuellement un rôle négligeable dans le commerce mondial, n’utilisant que faiblement son potentiel de croissance. Pour les auteurs de l’étude, les causes de cette situation sont imputables d’abord à l’Afrique elle-même, du fait de son impossibilité à mettre en place des accords commerciaux intra-régionaux. Les nations développées y ont aussi leur part de responsabilité, ne serait-ce qu’à cause de leurs réticences à ouvrir leurs marchés aux produits agricoles africains.

Actuellement, moins du tiers des pays africains disposent d’un marché financier de taille suffisante pour attirer les investisseurs institutionnels. A quelques exceptions près, la plupart de ces marchés sont en de ça des standards internationaux. Une donne appelée à changer vu la forte croissance enregistrée depuis quelques temps par certaines places financières du continent. L’image d’investisseurs exotiques collés aux opérateurs actifs dans les marchés africains (à l’exception de l’Egypte et de l’Afrique du Sud) a vécu. Si la tendance ce poursuit, il y a de fortes chances pour que le continent intéresse d’ici peu la grosse vague de la communauté des investisseurs spécialistes des marchés émergents.

Le continent pourrait intéresser d’ici peu la grosse vague de la communauté des investisseurs spécialistes des marchés émergents.


Perspectives : optimisme mesuré pour 2010  

 

Le rapport BAD/OCDE/CEA sur les perspectives économiques en Afrique, rendu public le 24 mai dernier, est d’un optimisme mesuré pour les 50 pays couverts.

Après une année 2009 à seulement 2,5% contre une moyenne de 6% entre 2000-2008, certes bonne au regard 44983619UNtexte.gifdes tendances mondiales, mais véritable coup d’arrêt pour le continent, la croissance devrait ressortir à un taux moyen de 4,5% en 2010, et de 5,2% en 2011. Toutes les régions profiteront de la reprise, mais toutefois pas avec la même ampleur.

Les tendances notées ces dernières années en la matière vont se prolonger, indique le rapport 2010. L’Afrique de l’Est, qui s’en est mieux sortie pendant la crise, tirera également meilleur parti de la reprise. Sa croissance moyenne en 2010/11 sera supérieure à celle des autres régions. De même, l’Afrique australe, la plus atteinte l’année dernière, avec un taux négatif d’environ 1%, soit près de huit points de moins que le taux moyen des trois dernières années, se relèvera plus lentement que le reste du continent.

La reprise est toutefois soumise à deux conditions au moins : « La poursuite de la reprise de l’économie mondiale et des échanges internationaux, et le maintien à un taux proche de leurs niveaux actuels des cours du pétrole et des autres matières premières. »

C’est dire que les taux effectifs pour le continent pourraient être meilleurs ou moins bons que les prévisions ne l’établissent pour l’heure. Les indicateurs internationaux, qui se sont nettement redressés à la fin de l’année dernière, et le retour à la confiance, autorisent à le penser. En revanche, si la reprise mondiale n’était pas au rendez-vous, comme permettent de l’envisager les incertitudes du secteur bancaire des pays avancés, susceptibles de freiner le financement des investissements et partant, la reprise mondiale, la croissance africaine s’en ressentirait. Malgré la reprise, le front social et politique pourrait s’échauffer, entravant alors la croissance.


 Bilan

En 2009, dans 25 pays le PIB par habitant a stagné ou reculé. Les mines, l’industrie manufacturière et le tourisme, très sensibles aux cours et aux échanges internationaux de biens et de services, ont été les plus affectés. Par contre, l’agriculture et les services s’en sont mieux sortis. Le continent a également été touché par la diminution des transferts des travailleurs émigrés et des investissements directs étrangers (IDE). En revanche les flux d’aide publique au développement ont été conformes aux engagements des pays donateurs, cependant que l’Initiative des pays pauvres très endettés (PPTE) a permis de réduire sensiblement les services de la dette.


Par Mohamed Baba Fall, Casablanca

  En savoir plus sur : http://www.africaneconomicoutlook.org/

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16 septembre 2010 4 16 /09 /septembre /2010 02:52

 L’Afrique subsaharienne s’est appauvrie en 2009. Le PIB par habitant a baissé de 1%.

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L’Afrique a compté en 2009, 7 millions de nouveaux pauvres (Chen et Ravallion, 2009) et 30 000 à 50 000 nouveaux enfants sont morts de malnutrition (Friedman et Schady). Le tribut à la crise financière et économique internationale n’a pas été négligeable en Afrique. Pour la première fois depuis une décennie, note le rapport sur les perspectives économiques 2010 de la Banque mondiale rendu public jeudi dernier, le PIB par habitant aurait reculé de 1% en 2009.

D’une manière générale, la croissance a été plus solide en Afrique de l’Ouest GEP2010-feature-story.jpget de l’Est. Le Burkina Faso, le Mali, le Sénégal et la Tanzanie ont affiché des résultats relativement robustes grâce à l’application de réformes. C’est que la croissance en Afrique subsaharienne est tombée à moins de 1%, alors que la moyenne sur les cinq dernières années est de plus de 5%. La faute au recul du commerce mondial. Le commerce mondial est, avec la production industrielle, la grande victime de la crise. « La valeur des échanges mondiaux a chuté de 31% entre août 2008 et son point le plus bas de mars 2009 », indique le rapport.

La crise a frappé en Afrique subsaharienne par l’Afrique du Sud. La première économie continentale est aussi la plus intégrée aux marchés financiers mondiaux. L’inversion des apports de capitaux l’a donc touchée de plein fouet.

Le Nigeria a également été affecté par la crise financière. La Banque centrale a dû intervenir pour sauver cinq banques qui représentent ensemble 40% des prêts, 30% des dépôts et 31,5% des actifs. Elles n’avaient plus les moyens d’honorer leurs très gros engagements vis-à-vis des marchés de capitaux et des secteurs du gaz et du pétrole, et avaient « un niveau élevé de prêts non productifs, imputable à des pratiques de gouvernance d’entreprise laissant à désirer et au non-respect des pratiques de gestion du risque de crédit bancaire ». La Bourse des valeurs du Nigeria s’est fortement ressentie de cette conjoncture. Les cours des actions ont chuté de 57,6% et la capitalisation du marché s’est réduite de 50,7% au cours des neuf premiers mois de 2009.     

Néanmoins, globalement, la deuxième économie de la région, a bien résisté. Le PIB s’est apprécié de 4,5% et de 7,2% aux deux premiers trimestres de l’année grâce à l’agriculture et au commerce de gros et de détail, démontrant la solidité de la demande intérieure. En revanche, la production industrielle a reculé.

En plus du Nigeria, le Cap-Vert, l’Éthiopie, l’Ouganda, la République démocratique du Congo, le Rwanda, la Tanzanie et la Zambie, qui ont bénéficié d’une expansion rapide du crédit pendant les années de prospérité, ont subi la turbulence financière. Et, prédit le rapport, « les prêts non productifs vont s’amasser au cours des trimestres à venir, mettant fortement à contribution des systèmes financiers fragiles ».

D’une manière générale, la croissance a été plus solide en Afrique de l’Ouest et de l’Est. Le Burkina Faso, le Mali, le Sénégal et la Tanzanie ont affiché des résultats relativement robustes grâce à l’application de réformes. La Côte d’Ivoire a enregistré une croissance, en 2009, de plus de 3%, grâce à l’augmentation de la production agricole, minière et pétrolière. Alors qu’en Afrique centrale, les faibles résultats du secteur pétrolier, au Cameroun et au Gabon, ont bridé la croissance.


 Pétrole

Les pays exportateurs de pétrole, en raison de la baisse des prix et de la diminution des exportations, ont vu leurs comptes courants se détériorer. L’excédent courant a chuté de 9,7% à 1,4% du PIB. La conjoncture pétrolière a en revanche été une bonne chose pour les pays importateurs. Il s’en est suivi une embellie des termes de l’échange. Malheureusement, souligne le rapport, « la baisse des prix du pétrole a été annulée par la baisse des prix à l’exportation ou des volumes des exportations (principalement des métaux et des minerais, des produits agricoles) ou des deux. En fait, le fléchissement notable des importations de pétrole a à peine compensé la baisse des apports au titre des transactions courantes, les soldes courants s’améliorant de moins de 1% du PIB. »

image 530086825Autres mauvaises conjonctures pour la région, la diminution des activités touristiques, la réduction des envois de fonds des travailleurs émigrés, la baisse de l’aide publique au développement et de l’investissement direct étranger (IDE) de 19%. Maigre consolation, la baisse a été moins effective que dans d’autres régions. Les investissements dans les industries extractives s’étant globalement maintenus.

En conséquence, le solde du compte courant dans les pays à revenu intermédiaire a enregistré un déficit de 1,2% du PIB, contre un excédent de 3,3% du PIB en 2008. Pour les pays à faible revenu, les déficits ont atteint près de 10% du PIB, et il leur a fallu faire appel à l’aide étrangère pour les financer. La crise a également fragilisé les revenus et la consommation privée, dont la croissance a régressé à 0,4% en 2009, contre 3,5% l’année précédente.


 Reprise

Pour 2010, la reprise de la croissance devrait être modeste. « Le rythme de croissance sera nettement inférieur au taux de 6% réalisé durant les années de haute conjoncture, suite à la baisse des prix réels des produits de base et au ralentissement de la croissance mondiale. À l’exclusion de l’Afrique du Sud, il est prévu que la région bénéficiera d’une accélération modérée de la croissance, de 2,8% en 2009 à 4,8 et 5,6% en 2010 et en 2011, respectivement. » L’Afrique du Sud devrait enregistrer un taux de croissance de 2,0% en 2010 et 2,7% en 2011. En valeur par habitant, il est prévu que le PIB de l’Afrique subsaharienne progresse de 1,9% en 2010, et de 3% en 2011.


Par Hance Guèye  

 

Pour aller plus loin sur ce dossier

 

 
 


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29 août 2010 7 29 /08 /août /2010 08:29

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De hauts responsables chinois et des diplomates d’une cinquantaine de nations africaines ont pris part mardi à une réception à Beijing, pour célébrer la 47ème Journée de l’Afrique.


Lors de son discours, le Conseiller d’Etat chinois Dai Bingguo s’est réjoui du développement des relations sino-africaines, la confiance mutuelle renforcée et la promotion stable de la coopération dans des domaines comme le commerce et la culture. La Chine et l’Afrique ont travaillé étroitement pour concrétiser les fruits de la 4ème réunion ministérielle du Forum de coopération Chine-Afrique en Egypte en novembre 2009, a-t-il ajouté. La Chine est prête à travailler avec les pays africains pour consolider sans cesse l’amitié traditionnelle et renforcer la coopération dans divers domaines. china africa forum nm.7jshgceyhrswksgs048k0w40c.1n4kr7rgh18

L’ambassadeur soudanais en Chine et doyen par intérim du corps diplomatique africain,  Mirghani Mohamed Salih, a loué les fruits positifs de la quatrième rencontre ministérielle du Forum de coopération Chine-Afrique. L’ambassadeur du Malawi en Chine, Charles Namondwe, a de son côté salué l’engagement de la Chine et ses efforts pour améliorer la vie du peuple africain. Mirghami Mohamed Salih a également versé 100 000 yuans (14 600 dollars) de dons au gouvernement chinois en tant que soutien au travail de reconstruction dans le district de Yushu (province du Qinghai), frappé en avril par un séisme de magnitude 7,1.

La Journée de l’Afrique marque la création de l’Organisation de l’unité africaine (OUA) en 1963. L’OUA a été remplacée par l’Union africaine en 2002.

La présence de la Chine en Afrique propice à la transformation économique et sociale du continent africain ?

La présence croissante de la Chine en Afrique représente une transformation économique et sociale historique pour le continent africain, indique un projet de recherche dirigé par l’Afrique intitulé « la Chine en Afrique ».

« Dans les régions où sont étroites les relations économiques avec la Chine, nous avons vu une croissance accélérée et des conditions sociales améliorées », a déclaré Philip Idro, un expert des relations économiques sino-africaines. La recherche, menée par des experts africains et sponsorisée par la Fondation Rockefeller, a montré que la coopération économique avec la Chine a apporté une croissance des revenus, un accès accru aux biens de consommation et à la technologie, et le développement des soins médicaux, de l’éducation et des infrastructures pour les pays africains.

2009061805Un autre résultat important de la recherche est que « Chaque fois que l’économie chinoise grandit, l’économie africaine grandit. Chaque fois que l’économie chinoise stagne, l’économie africaine stagne. Nous appelons ce phénomène le ‘nouveau couplage’ », a-t-il ajouté Philip Idro, qui était ambassadeur d’Ouganda en Chine de 1999 à 2005, lors d’une interview accordée à l’Agence de presse Xinhua (Chine Nouvelle). « Ce couplage indique que si l’Afrique veut se développer, elle doit se lier avec la Chine, et que la Chine doit également se lier avec les pays africains, non seulement pour les matières premières, mais aussi beaucoup d’autres choses », a-t-il souligné.

Les entreprises chinoises ne font pas que s’intéresser aux ressources naturelles africaines, elles pavent des routes, construisent des ports, des écoles, des ponts et des stades, implantent des usines et posent des câbles de télécommunications, a-t-il ajouté. Les investissements ont créé « un tremplin pour créer des emplois dans la fabrication, l’exploitation minière et la construction en Afrique. De plus les nouvelles installations de formation et de recherche contribuent également au transfert de compétences et de technologie », explique le document.

Les chercheurs ont également trouvé que les investissements chinois aidaient les économies africaines à diversifier le traitement des exportations locales et que la coopération agricole contribuait à l’augmentation de la production et de la productivité. « Les différences apportées par la participation de la Chine sont une indication que l’approche de la Chine vers le développement des relations économiques avec l’Afrique est réussie et gagnant-gagnant », a déclaré Idro. « En développant les relations économiques avec l’Afrique, la Chine a toujours en vue le concept de ‘croissance’. C’est un sujet délibéré et urgent en Chine, il est encore plus urgent pour les pays africains, » a-t-il ajouté.

« L’Europe sait que nous avons besoin de croissance, les Etats-Unis savent aussi que nous avons envie de 20091021151715685croissance, mais ils n’ont pas la même urgence que nous, c’est ainsi qu’ils mettent en premier la démocratie et d’autres sujets politiques, mais ce que nous voulons c’est la croissance car nous sommes convaincus que la croissance amènera la démocratie et la paix, » a indiqué Idro. Par ailleurs, les pays africains peuvent s’inspirer du développement de la Chine. « Prenons l’agriculture comme exemple, les pays africains peuvent appliquer de nombreuses technologies que la Chine a déjà adoptées afin de renforcer la productivité agricole, » a-t-il noté.

En ce qui concerne les marchandises bon marché « Made in China » et les infrastructures construites par les Chinois, la présence de la Chine en Afrique a également suscité des plaintes parmi certains de ses habitants, y compris des ouvriers et des patrons des usines. « Il est vrai que certains fabricants africains se plaignent, parce qu’ils ne sont pas en mesure de se rivaliser avec leurs homologues chinois qui travaillent si dur et les travailleurs craignent également de perdre leur emploi à cause des produits chinois bon marché, » a remarqué Idro. « Or, de nombreux consommateurs, qui n’avaient pas assez de moyens pour s’offrir de tels produits à cause de leur accès limité aux biens de consommation, en sont contents. Il faut donc considérer les avantages et les inconvénients », a déclaré Idro.

Quant aux accusations que « la Chine a envie d’être le premier profiteur des ressources africaines et elle ne s’intéresse qu’à cela », Idro a estimé que ces accusations étaient injustes car « la Chine ne domine guère les secteurs de pétrole et du gaz en Afrique ».

« Les investissements chinois dans les industries de pétrole et de gaz en Afrique représentent un seizième du total de ce secteur dans le monde », a-t-il indiqué, en citant des statistiques officielles publiées par la Chine et l’Afrique.

Il faut bien remarquer que la Chine achète du pétrole en Afrique d’une façon différente des pays occidentaux: elle associe souvent ses contrats de pétrole à des prêts pour des projets d’infrastructure, alors que les pays développés et des institutions financières internationales ont largement abandonné les projets d’infrastructures en Afrique depuis les années 1970, indiquent les recherches d’Idro.1212448361-chine afrique

Cela étant, les relations économiques entre la Chine et des pays africains peuvent toujours être améliorés, suggère le projet des recherches sur la « présence de la Chine en Afrique ». « Les communautés africaines n’ont pas développé de stratégie puissante et cohérente en matière de relations avec la Chine, tandis que la Chine a toujours un concept général, » a indiqué Idro. Ces recherches proposent que tous les pays africains doivent élaborer des stratégies nationales intégrées pour discuter avec leurs partenaires chinois, inscrire ces stratégies dans des plans de développement à long terme et les baser sur un agenda du mode de transformation économique. « Les relations entre la Chine et l’Afrique sont encore très jeunes, et tous ces problèmes peuvent être réglés si les deux parties gardent l’esprit ouvert et sont honnêtes l’une vis-à-vis de l’autre » a-t-il conclu.

Les critiques de l’Occident sur les liens Chine-Afrique sont "largement déplacés"

financial_times_chine_iran_200.jpgCertaines critiques des occidentaux sur la relation florissante entre la Chine et l'Afrique sont "largement déplacées," selon un éditorial du Financial Times.

L'éditorial de mercredi intitulé "La nouvelle ruée de la Chine vers l'Afrique" a indiqué que les stratégies de développement de l'Occident, même lorsqu'elles étaient faites avec les meilleures intentions, n'ont pas réussi à briser le cycle du sous- développement en Afrique. Les investissements chinois, quant à eux, effectués pour des affaires saines et la stimulation de la croissance et de l'emploi, offrent de nouveaux espoirs et une issue alternative, note l'éditorial.

Les infrastructures que les Chinois construisent auront aussi des retombées positives pour les industries opérant hors du secteur des ressources naturelles. Les commerçants chinois ont apporté des biens de consommation bon marché en Afrique. Bien plus, en ce moment où la main d'œuvre devient de plus en plus coûteuse localement, les fabricants chinois regarderont peut-être l'Afrique avec un nouvel intérêt comme une base de production, suppute l'éditorial.

Pour les pays occidentaux qui conservent l'esprit de compétition, il n'y a pas de raison de se plaindre du renforcement par la Chine de sa relation avec l'Afrique, estime l'éditorial. Une raison pour laquelle les gouvernements africains aiment souvent faire les affaires avec les Chinois est qu'ils sont moins prompts à conditionner leurs investissements aux progrès effectués par le gouvernement et il faudrait apprécier le pragmatisme du gouvernement chinois, conclut l'éditorial.


Source: chine-informations.com

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17 août 2010 2 17 /08 /août /2010 06:45

La Communauté de développement des pays d'Afrique australe (SADC), qui fête son 30 anniversaire, se réunit en sommet du 16 au 17 août 2010, en Namibie avec à l'ordre du jour le cas du Zimbabwe où les décisions du tribunal régional invalidant l'expulsion des fermiers blancs ne sont pas respectées.

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C’est pour la deuxième année consécutive que les sommets de la SADC (Communauté de développement d'Afrique australe) sont consacrés à la situation politique au Zimbabwe et à Madagascar.

Sur la table des chefs d’Etat, un rapport des ministres de la Justice sur le refus du Zimbabwe d’appliquer les décisions du tribunal régional invalidant l’expulsion des fermiers blancs. Le président sud-africain, Jacob Zuma, fera pour sa part le point des avancées enregistrées dans la résolution de la crise zimbabwéenne.

Avant le sommet, il a rencontré à cet effet son homologue Robert Mugabe. L’homme fort d’Harare a bouté hors de son pays les fermiers blancs au nom d’une réforme agraire aux effets économiques plutôt néfastes. Les relations souvent tendues entre Mugabe et son Premier ministre, Morgan Tsvangirai, seront également à l’ordre du jour.

Après le dossier zimbabwéen, les dirigeants de la SADC plancheront sur le cas de Madagascar. L’ex-président mozambicain et chef de la médiation, Joaquim Chissano, présentera la situation aux quatorze chefs d’Etat et de gouvernement de la sous-région.

Les dirigeants de la grande île sont cependant absents. Leur pays a été suspendu de l’organisation depuis mars 2009 après l’éviction du président élu Marc Ravalomanana par l’ancien opposant Andry Rajoelina.

 

Satur Le Fur !

Source : rfi.fr

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17 août 2010 2 17 /08 /août /2010 06:31

L’ancien international Georges Weah, véritable idole dans son pays, se présentera à la présidentielle au Liberia, à la tête d'une coalition d'opposition. Ce dimanche 15 août 2010, son Congrès pour le changement démocratique a annoncé le rapprochement avec deux autres partis, notamment celui de l’ex-président Charles Taylor. En 2005, lors du précédent scrutin, Georges Weah a été le candidat malheureux contre Ellen Johson-Sirleaf qui briguera un 2e mandat en 2011.

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De sa carrière d’international du football, il semble avoir gardé un certain goût pour la compétition. Après une défaite aux présidentielles de 2005, Georges Weah, « Mister Georges » pour ses fans, 44 ans, espère tenir sa revanche en octobre 2011. Et de revanche, il en a déjà gagné une sur la vie. De son enfance pauvre à Monrovia, élevé par sa grand-mère avec ses 13 frères et sœurs à la célèbre distinction du Ballon d’or en 1995, Mister George a parcouru du chemin.liberia_weah2005_0.jpg

De Monaco au Paris-Saint-Germain, il fait l’essentiel  de sa carrière en Europe, sans perdre de vue son pays alors déchiré par la guerre. Santé, éducation, lutte contre le VIH-Sida, et bien sûr plaidoyer pour la paix, George Weah s’implique dans de nombreuses causes jusqu’à devenir en 1994 ambassadeur de bonne volonté de l’Unicef.
Mais il n’en reste pas là. Homme d’affaires averti aux Etats-Unis où il réside, l’ancien footballeur se lance en politique dans son pays en 2005.

Ses adversaires lui reprochent son manque d’expérience et un faible niveau d’éducation. Comme tous les champions, George Weah travaille ses faiblesses. Depuis le dernier scrutin, il a suivi des études universitaires en administration des affaires et affirme se sentir prêt à diriger son pays.


Satur Le Fur !

Source Rfi.fr

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16 août 2010 1 16 /08 /août /2010 02:36

A Madagascar, un nouvel accord de « sortie de crise » a été signé vendredi 13 août 2010 au soir. Il a été paraphé officiellement par Andry Rajoelina ainsi que par l'ensemble des partis politiques


Un "accord politique" qui prévoit un calendrier électoral aboutissant à une nouvelle élection présidentielle en andry-rajoelina-0451mai 2011 a été signé par Andry Rajoelina et près de 100 partis politiques. Selon les termes de cet accord, M. Rajoelina et l'ensemble des formations signataires s'engagent "à œuvrer ensemble et mettre en commun leurs efforts dans la recherche d'une solution de sortie de crise".  La première étape du processus électoral sera une conférence nationale, organisée "conjointement" par la société civile malgache et les partis signataires. Elle se déroulera du 30 août au 3 septembre, et sera suivie d'un référendum constitutionnel, le 17 novembre. Des élections législatives seront ensuite organisées le 16 mars 2011, avant un scrutin présidentiel deux mois plus tard. Entre-temps, Andry Rajoelina"continuera d'exercer les fonctions de président de la transition jusqu'à l'investiture du président de la IVe République". Le premier ministre et le gouvernement "seront désignés parmi des personnalités proposées de manière concertée par les partis et associations politiques". Ce calendrier électoral apparaît comme un compromis entre celui proposé par M. Rajoelina, qui avait été rejeté en bloc par l'opposition, et celui négocié sous l'égide de la communauté internationale en 2009. L'accord prévoit en outre la création d'une Chambre haute et d'une Chambre basse sous le nom de "Congrès de la transition" dans lequel tous les partis seront représentés.


Beaucoup d'espoirs mais aussi de doutes

D'après le texte, Andry Rajoelina est maintenu président de la Transition. Un gouvernement d’union nationale maputo-0809-00016.jpgdevra être mis en place tout comme un Congrès de la Transition incluant tous les partis signataires. Le calendrier électoral a également été défini avec un référendum constitutionnel le 17 novembre, les législatives le 16 mars et enfin une présidentielle le 4 mai prochain. Après plusieurs dizaines de minutes où les représentants des partis se sont succédé sur l’estrade, c’est Andry Rajoelina qui, le dernier, a apposé sa signature au bas de l’accord politique. La transition malgache serait-elle enfin sur de bons rails ? Evidemment c’est l’avis de tous les participants qui se félicitent qu’on ait dépassé le clivage des quatre mouvances initiales pour impliquer toute la société politique malgache. Mais quid des anciens présidents qui persistent à exiger l’application des accords de Maputo et d’Addis Abeba, pourtant guère éloignés dans l’esprit ? Il semble qu’ils aient été débordés par leur base, Marc Ravalomanana particulièrement.


Dialoguer pour sortir le pays de la crise

photo 1235398252281-2-0Quelque quatre-vingts parlementaires de son parti, le TIM, ont approuvé le texte donnant mandat pour signer le document au porte-parole Raharinaivo. Celui-ci a d’ailleurs été l’une des vedettes du jour, s’exprimant même à la tribune pour fustiger « ceux qui ont perdu l’intérêt supérieur de la nation ». Au contraire, les signataires espèrent avoir redoré leur blason en démontrant qu’ils étaient capables de dialoguer pour sortir le pays de la crise, mais la partie n’est pas encore gagnée. La mise en place d’un gouvernement consensuel sera un premier test pour vérifier la viabilité de cet accord.

Satür Le fur

Sources : lemonde.fr et  rfi.fr

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28 juin 2010 1 28 /06 /juin /2010 13:51

Les Guinéens ont participé massivement et paisiblement le 27 juin 2010, à la première élection libre depuis l'indépendance en 1958. Plus de 4 millions 200 mille électeurs étaient appelés à choisir leur président parmi 24 candidats, uniquement des civils. Les résultats provisoires sont attendus pour mercredi prochain. Selon la Commission électorale nationale indépendante (Ceni), qui n'avait jamais organisé un tel scrutin, aucun incident n'a été signalé, ni à Conakry ni dans les régions.


Ce fut un engouement sans précédent devant les bureaux de vote, preuve que les Guinéens avaient soif de vote calb676Cherif_jpg.jpgmais aussi de démocratie. En 52 ans d’indépendance, ils n’avaient jamais eu l’occasion de s’exprimer librement lors d’un scrutin ni l’habitude que l’on prenne en compte le résultat des urnes.

C’est pourquoi, dès les premières heures de la matinée, de longues files d’attente étaient visibles avant même l’ouverture des bureaux de vote. Sans violence, mais dans le calme et la discipline, les militants des camps opposés se sont acquittés de leur devoir civique.

Ce scrutin a été marqué par un moment d’intense émotion, lorsque le général Sékouba Konaté qui a conduit avec autorité la transition à son terme a voté au palais présidentiel en compagnie du président de la Commission électorale nationale indépendante, Ben Sékou Sylla

Les deux hommes se sont félicités de l’engouement et de l’intérêt dont la population a fait preuve pour ce vote. Si les opérations de vote ont connu des retards et quelques couacs, le dépouillement a donné lieu à des scènes, heureusement rares, d’une autre époque. Ainsi, dans un quartier, un président de bureau de vote a annulé un quart des bulletins sous prétexte qu’ils étaient mal pliés. La Ceni a été saisie de l’affaire.

 

Laurent Correau

Par RFI

 

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Africa 2010 [ Poitiers]

  • : Le blog de Africa 2010 [Poitiers]
  • : C'est l'espace d'expression de la nouvelle génération consciente de l'Afrique. La jeune intelligentsia africaine, engagée pour la promotion du continent en 2010 afin d'accompagner les deux grands événements historiques : 50 ans d'indépendance et la Coupe du monde de football.
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