Le Gautrain, premier rapide régional d'Afrique, sera mis en service trois jours avant la Coupe du monde de football, ses constructeurs ayant mis les bouchées doubles pour terminer à temps cette "vitrine de modernité" pour l'Afrique du Sud.
Un premier tronçon, reliant l'aéroport de Johannesburg au quartier des affaires de Sandton, où se trouvent de nombreux hôtels, sera livré le 8 juin avec trois semaines d'avance sur le calendrier initial.
Dès leur arrivée en Afrique du Sud, les visiteurs attendus pendant la compétition (11 juin - 11 juillet) pourront monter dans ce train au design léché capable d'effectuer des pointes à 160 kilomètres/heure.
Pour 100 rands (environ 10 euros, le tiers du prix d'un taxi), ils parcourront 15 kilomètres en moins d'un quart d'heure. En voiture, aux heures de pointe, le trajet dure plus d'une heure.
"Ca va donner une belle image de modernité au pays", souligne Laurence Leblanc, directrice internationale de RATP Dev, filiale du groupe français RATP chargée d'exploiter la ligne pendant 15 ans.
"Le Gautrain n'est pas spécialement un projet Mondial: il ne dessert pas les stades", souligne-t-elle. "Mais c'est un projet superbe pour l'image de l'Afrique du Sud. C'est pour ça qu'on se bat pour être prêt."
Les constructeurs disent "travailler comme des fous" pour rattraper le temps perdu à cause de grèves, de problèmes géologiques, et de terrains livrés en retard par les autorités.
Les travaux d'un coût de 25 milliards de rands (2,5 milliards d'euros, 3,2 milliards de dollars) ont commencé en septembre 2006 sous l'égide du consortium international Bombela, qui regroupe le Français Bouygues, le Canadien Bombardier et deux partenaires sud-africains.
A la mi-2011, quand l'intégralité du réseau sera ouvert au public, il ne faudra plus que 42 minutes pour parcourir les 80 kilomètres entre Johannesburg et Pretoria.
Le Gautrain, en référence à la province du Gauteng abritant ces deux villes, est le premier du genre sur le continent. Casablanca, Alger et Le Caire ont bien des lignes de métro, mais elles ne peuvent rivaliser en terme de vitesse et d'étendue.
Son but est de décongestionner le trafic au sein de la métropole. "Nous ciblons des gens qui ont les moyens 
d'avoir une voiture, pas trop grosse, mais préféreraient éviter les bouchons", explique Mme Leblanc.
La RATP table sur 16.000 passagers par jour et vise les sud-Africains ayant un revenu mensuel brut compris entre 8.000 à 20.000 rands (800 à 2.000 euros).
Pour les attirer, elle a prévu un système de "bus de rabattement" qui desserviront les gares.
L'exploitant a également concocté des prix sur-mesure. Le trajet aéroport-Sandton est relativement cher pour l'Afrique du Sud, parce que ses wagons plus luxueux seront utilisés par les touristes et les hommes d'affaires.
Mais le tronçon Sandton-Pretoria ne devrait coûter que 35 rands (3,5 euros), à peine plus que le trajet en taxi collectif qui reste le principal moyen de transport de la majorité.
Dernier point crucial: la sécurité. Dans un pays qui compte une cinquantaine d'homicides par jour, Bombela a multiplié les garanties (caméras, système d'alarme, 400 agents de sécurité, 50 policiers...) pour rassurer les utilisateurs.
A terme, les autorités espèrent utiliser le Gautrain comme ossature d'un futur réseau de transports publics, un domaine volontairement négligé par l'ancien régime d'apartheid pour tenir Noirs et Blancs à distance.
De Charlotte PLANTIVE (AFP)
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