Le 50ème anniversaire de l’indépendance de la République démocratique du Congo, a été célébré avec faste à Kinshasa en présence de deux rois et de 13 chefs d’Etat africains auxquels s’est joint le secrétaire général de l’ONU.A l'occasion le président Joseph Kabila a appelé les Congolais à tourner « le regard vers le centenaire ».
« Au moment où nous franchissons l’étape du Cinquantenaire et tournons le regard vers le Centenaire, notre devoir c’est de tout mettre en œuvre pour que les cinquante prochaines années soient à tous égards meilleures que les dernières », a déclaré Joseph Kabila Kabange dans son message à la nation, le mercredi 30 juin 2010 sur la Place du cinquantenaire avant le défilé militaire et civil. En effet, son ambition est que la RDC devienne un havre de paix au cœur de l’Afrique et une force de stabilisation de la région des Grands Lacs, la paix pour le Congo certes, mais aussi pour tous les pays qui nous entourent. « Une autre ambition est celle de devenir une puissance économique au cœur de l’Afrique, un centre d’impulsion de la croissance régionale, avec comme préoccupation constante, le bien-être du Congolais », a-t-il affirmé.
Ainsi, il a promis que les efforts déjà engagés seront poursuivis avec comme objectif d’affermir davantage la paix et consolider la démocratie ainsi que de rendre effective la décentralisation et surtout d’organiser dans le délai les deuxièmes élections générales, de mener à terme la réforme de l’armée, de la police, des services de sécurité et de la justice, d’entretenir la confiance et la cohabitation pacifique aujourd’hui rétablie avec tous les pays voisins, de développer enfin la coopération et l’intégration régionale Il fonde son optimisme sur le fait que l'environnement physique est en train de se transformer avec les travaux d’une ampleur jamais connue et dont le rythme d’exécution démontre qu'il y a une volonté de rattraper le retard accumulé.« Nous attendons donc poursuivre et accélérer encore ce rythme de modernisation des infrastructures sur toute l’étendue du territoire nationale », a assuré le chef de l’Etat.
Aux investisseurs nationaux et étrangers, il a demandé qu’ils « se rassurent quant à notre volonté d’entretenir avec le secteur privé, un partenariat meilleur dans le respect des lois de la République ». Toutefois, il a mis en garde contre « toute exploitation illégale de nos richesses (qui) sera rigoureusement combattue ».
Un cinquantenaire d’ « évaluation »
Affirmant que « seule l’unité peut procurer le bonheur au peuple congolais », le président Joseph Kabila a estimé que le Cinquantenaire de l’indépendance de la RDC est « un moment particulier d’évaluation en vue d’un nouveau départ » et « pas un anniversaire ordinaire ».
En 50 ans, la RDC a connu des « victoires remarquables », parmi lesquelles la préservation de l’unité nationale et de l’intégrité territoriale, le rétablissement de la paix à l’intérieur du pays et avec les pays voisins, la réconciliation nationale, l’instauration du multipartisme politique et syndical, la libéralisation des médias et de l’économie, la tenue des élections libres transparentes et démocratiques, l’instauration de la démocratie « quoique jeune au pays mais réelle et vivante ».
« Certes, le pays a connu quelques défaites regrettables, notamment en matière de développement, de progrès social et des droits humains. Cependant, comme Nation et comme peuple, nous sommes, quoique à des degrés divers, collectivement responsables de cette relative insuffisance de performance », a relevé le chef de l’Etat.
A l’analyse, il est d’avis qu’« indiscutablement, la conscience nationale se manifeste déjà et que lentement, mais sûrement, le Congo se redresse, tel un géant qui se réveille après un sommeil profond ».
Et, il en veut pour preuves, la stabilité des institutions, la solidité de l’économie, les perspectives d’un développement durable, la fin de la crise de légitimité à la suite des élections générales de 2006, le recours préférentiel au dialogue et à la justice pour la prévention des règlements des comptes.
Il a également évoqué la stabilité économique, macroéconomique avérée, avec un taux de croissance supérieur à la moyenne, le démarrage effectif de la reconstruction du pays avec l’exécution des chantiers multiples. Mais, tout cela n’est possible que grâce à Dieu Tout-Puissant que Joseph Kabila a remercié pour les « dons précieux » qu’il a donnés à la RDC (ressources naturelles incommensurables, ndlr).
A propos de la « révolution morale » qu’il a décrétée, les représentants des églises ont - peu avant le discours présidentiel – exhorté les Congolais à « taire les rancoeurs et les rancunes », affirmant venu le « temps du changement radical des mentalités ».
Lire lintégralité du message du Chef de l'Etat à la Nation à l'occasion du Cinquantenaire
La RDC honorée par plusieurs personnalités
Le défilé militaire organisé sur le Boulevard Triomphal rebaptisé « Place du Cinquantenaire » à l’occasion de la Commémoration du Cinquantenaire de la RDC a réuni autour des autorités congolaises plusieurs délégations étrangères, avec plusieurs Chefs d’Etats africains, le Roi du Swaziland Mswati III et le couple royal belge Albert II et Paola puis de hautes personnalités de l’Onu.
En ce qui concerne l’Afrique, les pays voisins de la Rdc ont été représentés par leurs chefs d’Etat: la République du Congo par Denis Sassou N’Guesso et son épouse Mme Antoinette Sassou, le Président rwandais Paul Kagame, l’Ougandais Yoweri Museveni , le Centrafricain François Bozize, Ali Ben Bongo du Gabon, Robert Mugabe du Zimbabwe, M’Suati III du Swaziland. Parmi les autres invités de marque on a compté aussi l’ancien président sud-africain Thabo Mbeki, tout comme Ket Masire, ancien chef d’Etat du Botswana et Facilitateur du Dialogue Inter congolais, le Congolais (Congo Brazzaville) Louis Sylvain Goma, Secrétaire exécutif de la Communauté économique des Etats de l’Afrique centrale (Ceac), le Gabonais Jean Ping, Secrétaire exécutif de l’Union Africaine (Ua), les représentants des partis politiques de certains pays amis étaient de la partie.
L’Organisation des Nations Unies (Onu) était aussi présente avec son Secrétaire général M. Ban Ki Moon et sans oublier son ancien Représentant spécial en RDC l’Ambassadeur William Lacy Swing.
Le Vatican pour sa part a désigné un émissaire spécial du Pape Benoît XVI invité par le Gouvernement.
On ne peut oublier les autres invités venus de l’Inde, de la France, des Etats-Unis, du Swaziland, du Maroc, de l’Egypte, de l’Angola…
Signal très fort du Cinquantenaire : Joseph Kabila honore les "pères de l'Indépendance"
Le jubilé d’or de l’indépendance de la RDC a été marqué d’un signe très fort et indélébile de l’hommage rendu par le président de la République aux Pères de l’indépendance dont les survivants vétérans ont été décorés, de même que les prédécesseurs chefs d’Etat
"Hommage à Simon Kimbangu, le premier des nôtres qui osa proclamer et prédire la fin de la colonisation.
Hommage à Joseph Malula, Joseph Ngalula et Joseph Iléo, ainsi qu’à leurs amis, pour avoir éveillé la conscience de nos élites, par leur Manifeste de 1956, jetant les bases des premières revendications de décolonisation.
Hommage aux Pères de l’indépendance Patrice Emery Lumumba, Joseph Kasa-Vubu, Albert Kalonji, Jean Bolikango, Cléophas Kamitatu, Paul Bolia, ainsi que tous leurs compagnons de lutte, pour avoir allumé le flambeau de la liberté; mais aussi, pour avoir assumé, à travers les deux premiers cités, la lourde responsabilité de conduire nos premiers pas, comme Etat indépendant, dans un contexte globalement difficile.
Hommage à Joseph-Désiré Mobutu, militant passionné de notre authenticité et de notre unité.
Hommage à M’zée Laurent Désiré Kabila, défenseur acharné de la dignité du Congo et de son peuple, et combattant, jusqu’au sacrifice suprême, de la liberté, et pour la démocratie.
Hommage, aussi, aux membres de nos forces armées, aux héros anonymes congolais, et aux frères et amis d’autres nationalités, tombés avec honneur, sur divers champs de bataille, pour sauvegarder notre indépendance, et préserver l’intégrité de notre territoire.
De génération en génération, notre peuple s’est battu pour maintenir l’unité et l’intégrité du pays, triomphant des forces centrifuges, et faisant échec à toutes les convoitises.
Nous lui disons donc, ainsi qu’à tous ceux qui ont combattu à nos côtés dans les moments les plus difficiles de notre histoire, nos remerciements les plus sincères, pour leur contribution décisive à la conquête, à la préservation, et à la consolidation de notre indépendance".
L'opposition et la Diaspora boycottent les festivités et font la résistance !
Le principal parti d'opposition, le Mouvement de libération du Congo (MLC), a décidé de ne pas participer aux cérémonies «pour ne pas cautionner l'utilisation des assassinats et autres crimes politiques comme instruments de gouvernance». Une décision prise peu après le meurtre à Kinshasa du militant congolais des droits de l'homme Floribert Chebeya, retrouvé mort le 2 juin dernier.
Quant aux congolais de la diaspora , déjà mobilisés depuis plusieurs semaines contre l’assassinat de Floribert Chebeya, ils ont une fois de plus organisé plusieurs manifestations de protestation à travers le monde. Bruxelles, Paris, Londres, Rome, Suisse, Canada, etc…les congolais ont crié une fois de plus leur aversion pour notre imposteur national et dénoncé notre indépendance confisquée. Des échauffourées ont cependant eu lieu durant la manifestation organisée devant l’ambassade de la RDC à Paris . Deux membres de l’APARECO-France (Allan Makindu et Limay Amboka) ont été arrêtés par la police. Mais tous les manifestants présents ont demandés à être arrêtés avec eux. Le commissariat du 16è arrondissement où avaient été amenés ces deux compatriotes en fin d’après midi, a vite été assiégé par les manifestants congolais qui ne voulaient pas partir tant que leurs deux compatriotes ne seraient pas relâchés . Un peu plus d’une heure après , les policiers français un peu dépassés par ces congolais qui leur demandaient de les arrêter tous, ont fini par relâcher ceux qu’ils avaient déjà appréhendé.
Il y a cinquante ans le Congo belge devenait indépendant
Le célèbre discours du roi belge Léopold II aux missionnaires
De 1885 à 1908, ce qui s’appelle à cette époque, l’Etat indépendant du Congo, est la propriété de Léopold II, roi des Belges, qui a financé sur sa cassette personnelle les expéditions cartographiques de nombreux explorateurs dont Stanley. Léopold vers la fin de son règne fait don à la Belgique de son Congo, quatre vingt fois plus vaste que son royaume. Prudents, les parlementaires belges débattent, et hésitent avant d’accepter. La nouvelle colonie est le seul exemple d’un pays anglophone qui devient officiellement francophone.Les Belges apprennent l’administration coloniale. Ils exploitent les fabuleuses richesses minières et agricoles du pays. Ils construisent des villes, des routes, des chemins de fer, des ports fluviaux. Après 1945, le Congo belge paraît être un havre de tranquillité, comparé à ses voisins français. Mais des émeutes brutalement réprimées, amènent en 1960, une indépendance impréparée, prématurée, bâclée. S’en suivent, cinquante années de malentendus et de provocations réciproques entre Belges et Congolais. Cinquante années d’occasions manquées dont les premières victimes auront été certainement, les peuples congolais eux-mêmes, condamnés durablement à une réelle pauvreté dans un pays potentiellement prospère.
La République Démocratique du Congo dans le temps et au gré des soubresauts politiques
L'ex-Congo belge devenu le Zaïre, puis la République démocratique du Congo (RDC) ou Congo-Kinshasa, a connu depuis son indépendance des phases de grandes violences, largement attisées par les convoitises extérieures. Vaste pays du centre de l'Afrique, regorgeant de matières premières, la RDC vit toujours dans l'instabilité. Elle est placée avant-dernière dans le classement du PIB par habitant (171$) parmi les pays africains.
La décolonisation négociée dans la précipitation, mal préparée par la Belgique plonge le Congo Léopoldville dans une grande instabilité : Joseph Kasa-Vubu devient président et Patrice Lumumba grande figure nationaliste, Premier ministre. À peine installés, les deux hommes font face, dans les semaines qui suivent l’indépendance, à une mutinerie de l’armée et à une sécession de la riche province du Katanga menée par Moïse Tshombé, discrètement mais activement soutenu par les intérêts miniers étrangers.
Lumumba communiste ou nationaliste?
Le cycle des violences ne fait que commencer.
Le président congolais Kasa-Vubu, en rivalité permanente avec son Premier ministre, le révoque avec l’assentiment des Américains et des anciens colons belges. En pleine guerre froide, les États-Unis n’apprécient pas du tout le panafricanisme de Lumumba et son flirt avec Moscou.
Un jeune officier, le colonel Mobutu, instrumentalisé par la CIA arrête le Premier ministre et le transfère chez Moise Tshombé, l’ennemi juré katangais.
Le 17 janvier 1961, Patrice Lumumba est torturé à mort avec deux de ses compagnons. Le corps du premier chef de gouvernement de l’indépendance ne sera jamais retrouvé. Moïse Kapend Tshombé interrogé par Pierre Ichac de la RTF. Patrice Lumumba a été assassiné en janvier 1961. Moïse Tshombé, à qui l'on attribuera à tort, la responsabilité du meurtre, a été arrêtée le 26 avril, à Coquilhatville (Mbandaka), et libéré en juin sur intervention du général Mobutu. « S'il y avait 4 ou 5 général Mobutu, pareil comme lui, et bien on éviterait beaucoup de difficultés ».
De nombreux soubresauts continuent d’agiter le géant congolais. Des tentatives de sécession et les rébellions révolutionnaires se multiplient et embrasent plus de la moitié du territoire du grand Congo. La crise prend une dimension internationale avec, pour la première fois, l’envoi de casques bleus. Les Nations unies ne mettront fin à l’aventure katangaise de Tshombé qu’en 1963.
Le film documentaire sur Lumumba
Deux ans plus tard, le 24 novembre 1965, Mobutu se débarrasse de Joseph Kasa-Vubu et s’empare du pouvoir par un coup d’État. Il multiplie les liquidations physiques de ses opposants : les Pendus de la Pentecôte en 1966, Pierre Mulélé en 1968.
Les villes sont débaptisées. Léopoldville devient Kinshasa et le Congo : République du Zaire. La politique du «retour à l’authenticité» puis «la zaïrianisation» conduite au début des années 70 permet à Joseph-Désiré Mobutu, devenu Mobutu Sese Seko de nationaliser les grandes compagnies minières qui exploitent les immenses richesses : cuivre, cobalt, or, argent, diamant, uranium. Paradoxalement Mobutu bénéficie du soutien des occidentaux, et en particulier celui des Américains qui utilisent le Zaïre pour acheminer l’armement destiné à l’opposition armée angolaise l’UNITA qui lutte contre le régime marxiste de Luanda.
En mai 1978, la France intervient militairement dans la ville minière de Kolwezi au Katanga, alors connu sous le nom de Shaba. Des ex-gendarmes katangais, réfugiés en Angola attaquent à deux reprises la ville où se trouvent près de 2 300 Européens (belges et français). Face à l’échec d’une intervention aéroportée de ses troupes, Mobutu sollicite l’aide de Paris, de Bruxelles et de Washington. L’opération Bonite (ou Léopard) est alors déclenchée avec le parachutage de la légion étrangère française, renforcées par la suite par des parachutistes belges.
Le règne de Mobutu qui s’est autoproclamé maréchal, apporte au Zaire une stabilité relative. L’État n’est qu’imparfaitement administré, et se caractérise surtout par le népotisme et la corruption. La fin de la Guerre froide et l’effondrement de l’économie zaïroise annoncent des lendemains difficiles.
Après la chute du mur de Berlin, le vent de la démocratisation souffle aussi sur le continent africain. Mobutu annonce le 24 avril 1990 l'avènement du multipartisme au Zaïre.
Il accepte la tenue d’une conférence nationale qui élit en août 1992 l’opposant Etienne Tshisekedi, leader de l'UDPS (Union pour la démocratie et le progrès social), comme Premier ministre. Mais la cohabitation au sommet de l'État échoue. Mobutu révoque son Premier ministre et reprend la main.
Le pays replonge dans la crise. Pouvoir et opposition mettent en place le HCR-PT qui regroupe le Haut conseil de la république dominé par les mobustistes et le Parlement de transition. L'Acte constitutionnel de la Transition est adopté en avril 1994 dans un climat toujours instable.
En 1994, l’Est du pays subit le contrecoup du génocide rwandais. En juillet, la rébellion tutsie du Front patriotique rwandais (FPR) de Paul Kagamé prend le pouvoir à Kigali. Près de deux millions de hutus se réfugient dans les provinces congolaises voisines.
En octobre 1996 le Rwanda de Paul Kagamé, l’Ouganda de Yoweri Museveni, l’Angola de José Eduardo dos Santos, lancent avec le soutien des USA de Bill Clinton une rébellion armée contre Mobutu. Les tutsis congolais des deux provinces du Kivu composent le gros des troupes et c’est un ancien maquisard des années 60, Laurent Désiré Kabila qui prend leur tête. Les rebelles traversent le pays sans grande résistance. L’armée de Mobutu, clochardisée, refuse de combattre. Sept mois plus tard, l’Alliance des forces démocratiques de libération (AFDL), entre victorieuse à Kinshasa.
Laurent Désiré Kabila s’empare du pouvoir le 17 mai 1997, mais l’instabilité demeure. Un an plus tard Kabila se fâche avec ses parrains rwandais et ougandais, qu’il accuse de piller les ressources du pays,
Une nouvelle rébellion éclate en août 1998 contre Laurent Désiré Kabila. Elle entraîne l’intervention des troupes de sept pays africains dans ce que l’on va appeler, la Première Guerre mondiale africaine. Les anciens alliés de Kabila constituent deux fronts : à l’Est, le RCD Goma (Rassemblement congolais pour la démocratie) soutenu par Kigali; au nord ouest le MLC (Mouvement de libération du Congo) de Jean-Pierre Bemba, encadré par Kampala. Kabila est de son côté soutenu par l’Angola, la Namibie et le Zimbabwe, des forces tchadiennes faisant également une rapide incursion à ses côtés.
L’assassinat de Laurent Désiré Kabila, en janvier 2001 va redistribuer les cartes.
Son fils Joseph lui succède à la tête de l’État. La communauté internationale veut mettre fin au chaos congolais.
Après l’attentat du 11 septembre aux États-Unis, les Américains craignent plus que tout, l’existence de «zones grises» sur la mappemonde. Ces failed states, états en faillite, qui n’exercent plus d’autorité sur leur espace national. Le jeune Joseph Kabila n’a guère le choix. Les deux tiers de la République démocratique du Congo sont sous le contrôle des rebelles. Il s’engage dans un difficile processus de paix (voir D'un Kabila, l'autre consécration diplomatique et accords inter-congolais RFI 10/07/2006), avec le soutien de la communauté internationale et l’engagement actif de l’Afrique du Sud, intéressée par le potentiel économique du pays.
De très longues négociations aboutissent en avril 2002 à l’accord de Sun city. Joseph Kabila doit partager le pouvoir avec les ex chefs rebelles pour conduire à partir de juin 2003 un gouvernement de transition devant mener à des élections générales deux ans plus tard.
Au même moment, la Mission d’observation des Nations unies au Congo la MONUC, poursuit le déploiement de plusieurs milliers de casques bleus dans le pays. L’Union européenne est appelée à la rescousse pour mettre un terme à la guerre que se livrent des milices tribales (soutenues par Kampala et Kigali) qui sèment la mort et la terreur en Ituri, au nord-est du pays. L’opération Artémis placée sous commandement français sécurise la zone de Bunia la capitale provinciale et passe le relais quatre mois plus tard à la Monuc.
Très encadrée politiquement et très soutenue financièrement par la communauté internationale (plusieurs milliards de dollars sont déboursés), la Transition est prolongée d’un an. Les premières élections pluralistes se tiennent en juillet 2006 après l’adoption par référendum, en décembre 2005 d’une nouvelle Constitution.
Grâce à son électorat de l’Est, Joseph Kabila remporte les élections face à son rival de l’Ouest, Jean-Pierre Bemba*. Quatre ans plus tard, la République démocratique du Congo est loin d’être stabilisée. Divers groupes armés nationaux ou étrangers (Lord Resistance Army -LRA- ougandaise, les Forces démocratiques de libération du Rwanda -FDLR-) continuent d’opérer dans les provinces de l’Est. Les forces armées congolaises sous payées et mal nourries contribuent elles aussi à l’insécurité. Le régime de Kinshasa a bien du mal à restaurer l’autorité de l’État sur le territoire.
Sur le terrain économique, la mauvaise gouvernance, la corruption endémique et la prédation pratiquée par les élites au pouvoir brident l’amélioration du quotidien des congolais, plongés dans la misère depuis maintenant deux décennies.
Les contrats miniers de plusieurs milliards de dollars négociés par le régime Kabila avec les Chinois n’ont eu que peu d’effets. Le budget de l’Etat n’a atteint l’année dernière qu’un peu plus de 4 milliards de dollars. 10 fois moins….. que celui de l’Angola voisin.
Les moyens de coercition utilisés pour réduire l’espace politique ont abouti à la quasi disparition de l’opposition et de toute expression discordante. Cinquante ans après l’indépendance, le rêve des congolais de vivre dans un État de droit et une démocratie en RDC n’est toujours pas réalisé.
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* Jean-Pierre Bemba est actuellement emprisonné à La Haye (Pays-Bas) et attend l'ouverture de son procès devant la Cour pénale internationale, pour des crimes commis en République centrafriquaine en 2002-2003.
ET AUSSI...
Congo in limbo. Présentation des photographies sur le Congo de Cédric Gerbehaye de l'agence Vu. Son reportage a été récompensé par plusieurs prix internationaux dont le World Press Photo (2007).
Le site officiel du Cinquantenaire de la République démocratique du Congo
La carte des opérations du Haut commissariat aux réfugiés en RDC
Le reportage complet du journaliste, Jacques Alexandre, sur les cérémonies de l'Indépendance et les discours, dans notre page Les trésors des archives sonores, à la date du 30 juin 1960.
Source : Les 100 clés de l'Afrique. Philippe Leymarie et Thierry Perret. Co-édition Hachette Littératures/RFI. 2006.
Le plus grand succès réussi par le président Joseph Kabila et son Premier ministre au tournant historique du Cinquantenaire de la RDC aura été incontestablement l’atteinte du point d’achèvement de l’Initiative PPTE qui fait libérer le pays du lourd fardeau de son exorbitante dette extérieure de la 2ème République
Les Congolais peuvent désormais pousser un ouf de soulagement après l'approbation, par le Conseil d'administration du Fonds monétaire internationale (FMI) et de la Banque mondiale (BM), de l'atteinte du Point d'achèvement de l'initiative des Pays Pauvres très endettés (I-PPTE) de la République Démocratique du Congo.
Une question qui avait défrayé la chronique en sens divers et suscité des questionnements sur le fonctionnement des institutions de Bretton Woods.
Des critiques acerbes avaient afflué de partout contre le FMI et la BM qu'on accusait parfois de servir les intérêts des puissances économiques mondiales que des pays pauvres.
Mais aujourd'hui, les Congolais peuvent bien respirer car la longue lutte a enfin payé : la RDC vient d'atteindre le Point d'achement tant attendu. La nouvelle est tombée à notre Desk économique, hier jeudi 1er juillet 2010, dans la soirée.
Comment la RDC elle est parvenue à sortir de ce parcours aussi parsemé d'embûches ? Alors que l'on sait que certains esprits malins influaient souvent pour lier les questions techniques du Programme avec les influences politiques. Surtout lors de la récente réunion du G20.
La mémoire collective se souviendra que sorti d'une longue période de conflits, notre pays a mis en œuvre le Programme économique autonome du gouvernement (PAG) qui a permis de jeter les bases de la stabilité du cadre macroéconomique. Il s'agissait notamment de la maîtrise de l'inflation qui avait culminé avec des taux à 4 chiffres à la fin des années 1990. Rappelons qu'en 1996, le pays avait connu l'hyperinflation avec un taux de 9.000%).
Mais l'ouverture politique initiée par Joseph Kabila dès 2001 et grâce aux performances de ce PAG, un Programme économique sera conclu avec le FMI en 2002 dans le cadre de l'Initiative Pays Pauvres Très Endettés. Cette initiative qui visait, l'on se rendra bien à l'évidence, l'allègement de la dette extérieure des pays à faible revenu et fortement endettés, reposait sur une batterie des critères quantitatifs, des repères et des réformes structurelles à mettre en œuvre par le Gouvernement.
Revue non concluante
En 2003, la RDC atteint le Point de décision. Une étape décisive avant le Point d'achèvement qui n'a pu être réalisé en 2006, faute d'une revue non concluante par les services du Fonds. La raison est simple : la mise en place, en 2003, des institutions issues du consensus politique, conjuguée aux divers défis d'organisation des élections, ont exercé une forte pression sur les finances publiques.
Ce qui a contribué à faire éclater le fragile équilibre macroéconomique réalisé dès 2001. Conséquence : la déstructuration du cadre macroéconomique, la dépréciation du Franc congolais, la reprise de l'inflation, la réduction drastique du niveau des réserves internationales. Comme il n'y a jamais un sans deux, lors de la dernière revue censée conduire au Point d'Achèvement en 2006, les contreperformances du gouvernement ont contribué à faire arrêter le Programme avec le FMI.
C'est finalement au lendemain des élections générales en 2007, après la mise en place des institutions, que la RDC tentera de relancer le Programme avec le FMI. Conclu formellement en décembre 2009, ce Programme devrait permettre, six mois après, à la RDC d'atteindre le Point d'achèvement, sur base des performances attestées par rapport aux déclencheurs, critères quantitatifs et mesures structurelles convenus.
Sur fond de multiples sollicitations des finances publiques, la stabilisation du cadre macroéconomique n'a pas été chose aisée après la mise en place du Gouvernement en mars 2009. Les principaux fondamentaux ont connu une évolution irrégulière, aggravée par les effets pervers de la crise économique mondiale en 2008. Grâce à une politique budgétaire prudente menée par le Gouvernement dès le début d'exercice 2010, le cadre macroéconomique s'est davantage raffermi, donnant cette fois-ci plus des assurances pour l'atteinte du Point d'Achèvement.
En effet, le taux d'inflation qui était à 53,44 % fin 2009, s'est ralenti pour se situer à 8% en termes annualisés en juin 2010. La dépréciation du franc congolais s'est stabilisée. Le franc congolais s'échangeait à 890 contre 1 dollar US en avril 2010, alors que la parité était à 920 en janvier. Le niveau des réserves internationales s'est conforté avec plus de 2 milliards, équivalent à plus de 9 semaines d'importation.
En ce qui concerne les réformes structurelles, plusieurs avancées sont enregistrées dans les domaines du climat des affaires, de la décentralisation, de la gestion de la dette et des finances publiques.
Ces performances attestées par les services conjoints du FMI et de la Banque mondiale, au terme de la dernière mission de juin 2010, ont permis de soumettre le dossier de la RDC au Conseil d'Administration en vue de " scruter le dossier RDC ". Ce qui a été fait approuvé mercredi 30 juin 2010 par le Conseil d'administration du FMI et hier jeudi par la Banque mondiale.
Cap sur le social
Comme l'a souligné hier jeudi 1er juillet 2010, Evariste Boshab, secrétaire général du PPRD au cours d'une matinée avec des milliers des militants au siège de ce parti, maintenant que la RDC vient de franchir le cap avec l'atteinte du Point d'achèvement, il faudra désormais mettre l'accent sur le social des Congolais.
En effet, la politique économique menée par Joseph Kabila a permis au peuple congolais de franchir le rubicon. Dans ce sens que le Point d'achèvement est la résultante d'une politique économique responsable, prudente et d'une gestion des finances publiques soucieuses du peuple congolais.
"Ces performances ne sont pas le fruit des jeux politiques, mais plutôt la suite d'un engagement irréversible de Joseph Kabila à œuvrer en faveur d'une gouvernance responsable", a précisé le secrétaire général du PPRD. Maintenant que 10 milliards de dollars américains de dettes extérieures seront allégées, il faudra que le gouvernement s'engage dans une phase décisive de réalisation de son programme contenu dans les Cinq chantiers de la République.
C'est donc en marge de la célébration du Cinquantenaire que Joseph Kabila vient d'offrir à l'ensemble des Congolais ce qui était attendu durant de longues années : le Point d'achèvement de l'initiative des Pays Pauvres très endettés (I-PPTE) pour l'allègement de 90% de sa dette extérieure.
Willy Kilapi/L’Observateur
Les Congolais se prononcent sur le Cinquantenaire
... " Quelle que soit la situation du pays on doit célébrer le cinquantenaire. On ne peut pas effacer l'histoire. Celle-ci nous renseigne qu'un certain JEUDI 30 JUIN 1960 le Congo Belge est devenu la République Démocratique du Congo. C'est cet événement que les générations commémorent. Ceux qui s'insurgent contre cette célébration mêlent sentiments et histoire. Et pourtant ils célébrent leurs anniversaires de naissance même s'ils n'ont rien fait de valable dans leur vie. La RDC est la chose de tout le monde, tous les congolais devraient se mettre ensemble pour développer leur pays au lieu de lancer des critiques faciles à partir de l'étranger" .
... " Aprés 50 ans,le bilan est négatif sur tous les secteurs,de la politique à l'économie et du social à l'éducation.En 50 ans, la RDC a connu plus de 3 républiques,une trentaine des gouvernements sans compter les différents remaniements,plus de 400 partis politiques, la plupart sous organisé, plusieurs guerres dont la première guerre mondiale africaine comme on l'a appelée ayant donné la mort à plus de 4 millions de personnes,une population vivant en dessous de 1 dollar américain. Bref,aprés 50 ans, les conséquences d'une indépendance non préparée continue à peser sur le pays".
Entretien avec ... le cinéaste belge Thierry Michel
"Katanga Business", la province congolaise à l'heure de la mondialisation
Katanga Business est à la fois le titre d'un film et d'un livre. Le premier est du documentariste belge Thierry Michel, le second est un ouvrage collectif illustré par les photographies du cinéaste. Katanga, Shaba pendant la «zaïranisation», et à nouveau Katanga... la province du Sud-Est du Congo, objet de convoitises, est aujourd'hui à l'épreuve de la mondialisation.
De passage à Paris au centre Wallonie-Bruxelles en mars dernier, à l'occasion d'une série d'évènements célébrant le cinquantenaire de l'indépendance de la République du Congo, le cinéaste Thierry Michel, nous a accordé un entretien au cours duquel il revient sur les nouveaux défis auxquels le Katanga a à faire face aujourd'hui.
RFI. : Le Katanga est-il une province à la solde des compagnies minières étrangères ?
Thierry Michel : Le Katanga aujourd’hui est une province qui va renaître de ses cendres parce que des capitaux arrivent des places boursières de Londres ou de Toronto, ou de la Chine, ou de l’Inde. Il y a un affrontement géopolitique entre les occidentaux et les pays asiatiques. Sans ces financements, le Katanga est de toute façon une province plus que déclinante, c’est une province moribonde. Et l’État congolais n’a absolument plus les moyens de reconstruire une infrastructure et une industrialisation, d’opérer cette nécessaire reconversion, cette nécessaire évolution industrielle du Katanga. Donc, dire qu’il est à la solde de… non ! Il est pris dans le maelström des vents de la mondialisation comme tous les pays le sont, d’ailleurs… sauf les pays qui sont les acteurs principaux de cette géopolitique du monde d’aujourd’hui comme les États-Unis et la Chine.
RFI : Comment se mesure la richesse de cette province congolaise ?
T.M. : La richesse se mesure par la prospection. Mais, ça on le sait depuis longtemps. Ca remonte avant même la colonisation, à l’époque de la conquête coloniale, où se sont d’ailleurs affrontées les missions anglaises et belges pour s’approprier ce territoire tellement riche en minerais qu’on l’appelle la Copper Belt, une partie est en Zambie.
RFI : On savait déjà que c’était une province riche...
T.M. : Oui, tout à fait. Des inspecteurs, des ingénieurs, des géologues étaient venus, avaient fait les carottages nécessaires, et puis on le voit ! Il y a, par exemple, des plantes qui ne poussent que là où il y a du cuivre. Donc on peut très vite saisir, juger la teneur etc. Depuis lors, une guerre économique s’est menée au Katanga. Sauf que la Belgique l’ayant gagné, et l’Angleterre pour la Zambie, chacun a géré son fond de commerce et a fait prospérer son industrialisation et ses profits pendant toutes ces années coloniales. A l’issue de la colonisation, la Belgique a cru pouvoir garder ce monopole économique, en favorisant d’ailleurs la sécession katangaise. Mal lui en a pris, puisque les Nations unies ont mené l’une des premières opérations violente, d’ailleurs radicale, pour tuer dans l’œuf ces velléités sécessionnistes. Les plans existent en Belgique, au musée royal d’Afrique. On a tous ces plans des géologistes qui, dans le détail, peut dire où sont les bons filons ou les moins bons, qui n’ont pas été exploités parfois. Mais les nouvelles recherches qui s’opèrent montrent que les ressources sont là. Cependant, il faut toujours se dire qu’en terrain minier, c’est une richesse qui n’est pas durable, qui ne dure, évidemment, que quelques décennies. Je viens de la Wallonie profonde en Belgique. Ma ville est Charleroi, que l’on appelle, la ville du Pays Noir, qui était une ville minière. Mon grand-père a travaillé toute sa vie au fond de la mine. On sait très bien que le déclin a été terrible, une fois que les vannes se sont taries. Le Katanga a une possibilité aujourd’hui de richesse, d’expansion, de développement pour quelques décennies. Mais dans quelques décennies, il restera des carrières, il restera des trous et des villages fantômes. Sauf si d’ici là, la richesse minière a permis de développer autre chose. Mais comme on constate un abandon quasi total de l’agriculture au Katanga, on a de quoi s’inquiéter un petit peu de la vision durable.
RFI : D’après les photos de votre livre, on voit que la terre a complètement été trouée. C’est un paysage totalement déformé.
T.M. : Le Katanga est grand comme la France, donc il reste quand même beaucoup de place à la nature. Mais le problème c’est que toute la terre est attribuée aujourd’hui. Selon certains rapports, la majorité du Katanga aurait été attribuée par le cadastre minier pour l’exploration ou pour l’exploitation minière et donc il reste, il resterait, semble-t-il, peu de place pour l’exploitation agricole. Ce qui est un déficit : aujourd’hui on importe des aliments, de la nourriture dans un pays qui pourrait être très riche d’un point de vue agricole, une province qui l’est très [riche. NDLR] et qui doit faire venir à prix cher sa survie alimentaire pour le moment. Ce qui n’est pas logique. Le gouverneur du Katanga est très conscient de cette question-là. Il impose d’ailleurs aux sociétés minières une obligation conjointe à l’exploitation minière de développer un secteur agricole dans ses activités. La province vient d’ailleurs de prendre des décisions de suspendre des contrats miniers, si n’est pas respectée cette obligation d’investissements dans l’agriculture. Cela dit, il [le gouverneur. NDLR] va se mettre à nouveau à dos la Banque mondiale et le Fonds monétaire international qui vont dire que «non, un contrat est un contrat. On ne peut pas ajouter des clauses à un contrat avec des obligations» comme il y a 2 ans et demi quand il avait demandé anticipativement aux sociétés minières des factures d’électricité pour permettre l’électrification des villages dans lesquels elles s’implantent. Il s’est fait taper sur les doigts par la Banque mondiale, par Washington qui est tout de suite intervenu au niveau du gouvernement central et qui a remis les choses à leur place.
RFI : Combien de sociétés minières travaillent au Katanga ?
T.M. : Difficile à dire. Même le gouverneur ne le sait pas. Je l’ai vu l’autre jour : il découvrait un document. Il disait : «mais c’est pas possible ! Voilà un Libanais que je connais à peine, il semblerait qu’il ait des dizaines…» Il avait calculé qu’il était déjà à plus de 50 sociétés minières ! Je pense que c’est des centaines de sociétés si ce n’est pas des milliers. Le cadastre a ces chiffres précis. Le gouverneur ne les a pas. Mais il va y avoir un phénomène de reconcentration. On a saucissonné, on a fractionné tout ce territoire minier en tellement de parcelles inexploitables, enfin, où l’économie n’était pas, enfin je pense que c’était purement spéculatif, que les gens ont acheté un petit terrain pour ne pas l’exploiter, pour le garder en réserve, pour attendre des temps meilleurs et pouvoir le revendre à des grandes sociétés major qui vont refusionner tout cela et créer un véritable empire.
RFI : L'exploitation au Katanga benéficie-t-elle au reste du Congo actuellement ?
T.M. : Le Congo a toujours eu comme manne principale la richesse du Katanga et les recettes fiscales que peut générer le Katanga. Il faut aussi que cela profite aux populations katangaises. Pour le moment, la situation est un peu difficile, dans le sens où les Katangais ont survécu aux années de disette, ces années où l’industrie s’était totalement écroulée. Ils ont survécu en se transformant en artisans miniers, en prenant une pelle et une pioche, en allant sur les concessions, anciennement de l’État, et aujourd’hui des multinationales, creuser un trou, une galerie, sortir quelques kilos dans un sac de jute et le revendre à des acheteurs de brut, de semi-raffiné, qui pour la plupart venaient de tous les coins du monde : pas mal de Chinois, de Libanais, enfin différentes nationalités. C’était une économie informelle, illégale, donc un peu mafieuse quelque part mais qui a permis la survie de dizaines de milliers, même plus que ça, certains disent quelques centaines de milliers de familles katangaises. Aujourd’hui, les règles de l’État et des contrats signés font que l’on chasse ces creuseurs artisanaux. Ce qui crée des tensions, des conflits, des violences sociales permanentes au Katanga. Tous ces gens se retrouvent tout d’un coup à la rue.
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Sur le site Globalize Solidarity, Les Contrats miniers en RDC, le hold up du siècle
Le Katanga attend son heure , article Jeune Afrique du 22/6/2010
Le Katanga se rappelle à Joseph Kabila (RFI 10/01/2006)
Le site de la Gécamines (avec l'estimation des réserves minières)
Le site du gouvernement du Katanga